samedi 16 juillet 2016

Marthe et Marie, homélie

En ce temps-là, il y avait dans un village proche de Jérusalem, une fratrie, un frère et ses deux sœurs. Le frère se nommait Lazare, l'aînée des sœurs, Marthe, et la cadette, Marie. Ils étaient plutôt aisés. La plus jeune, Marie, fit comme le fils prodigue. Elle quitta la maison, pour aller à Magdala, en Galilée, y mener joyeuse vie. Elle devint une pécheresse. On l'appela dès lors Marie de Magdala, ou Madeleine. Mais la miséricorde divine s'intéressa à elle. Elle fit la rencontre de Jésus, l'amour et la pureté en personne. Elle pleura ses péchés et se mit à aimer Jésus. Entièrement pardonnée, et même délivrée de sept démons qui avaient pris possession de son âme, au cours de sa vie pécheresse, elle se mit à suivre Jésus avec d'autres femmes et à l'assister. Sans doute, il lui arrivait de revenir à la maison de temps en temps, auprès de son frère et de sa sœur.

Un jour qu'elle était chez elle justement, Jésus arriva et rendit visite à Marthe et Marie. Semble-t-il, Lazare n'était pas là ce jour-là. Et pendant que Marthe s'agitait pour servir le repas, Marie était assise aux pieds de Jésus et l'écoutait. Marie fut en ce moment l'image-même de la vie contemplative, vie qui consiste à regarder et écouter. A ce sujet, écoutons ce que le cardinal Luciani, futur pape Jean-Paul Ier, écrivait sur les 4 formes de la prière.
Un père de famille fête son anniversaire, avec sa femme et ses trois enfants. Le plus petit des garçons lui récite un petit poème qu'il a appris par cœur. Il représente celui qui récite des prières, par exemple le chapelet. Cette prière, si on la fait avec attention et amour, a déjà une grande valeur aux yeux de Dieu. Puis c'est le tour de l'aîné des garçons, qui est déjà à l'école secondaire. Lui il prononce un discours, qu'il a écrit lui-même. Le père peut être fier de son adolescent ! C'est l'image même de ce qu'on appelle l'oraison discursive ou méditation. On exprime à Dieu ses pensées, avec ses mots à soi. Ensuite la petite fille elle, elle offre un bouquet de fleurs à son papa, sans rien dire. C'est l'oraison affective, celle où on ne cesse de dire à Dieu qu'on l'aime et qu'on a confiance en lui. On arrive là déjà à des formes beaucoup plus élevées de la prière. Mais le sommet est atteint par l'épouse. Cette dernière ne dit rien et se contente d'échanger un regard avec son mari. Là elle dit tout dans le silence. C'est l'oraison contemplative, la plus parfaite des prières. On songe ici à cet habitant d'Ars, le Père Chaffangeon, qui passait en silence de longs moment à l'église. Un jour le curé d'Ars lui demanda : « Mais que dites-vous au Bon Dieu lorsque vous restez si longtemps devant le tabernacle ? » Et l'autre de répondre : « Mais rien, monsieur le curé, je l'avise et il m'avise ».
Que pense Jésus de la vie contemplative de Marie, alors qu'elle subit les critiques de sa sœur Marthe ? La réponse de Jésus, vous la connaissez : « Marie a choisi la meilleure part et elle ne lui sera pas enlevée ». Jésus loue et estime au plus haut point la prière contemplative, qui fait de ceux qui y sont établis ses intimes, ses familiers. Jésus en effet par dessus tout a soif de notre amour silencieux et nous ravissons son cœur lorsque nous entrons dans cette voie.
Dans la prière contemplative, on goûte déjà aux joies du paradis. La vie active a toute sa valeur, mais elle cessera avec la fin de notre vie sur terre. La vie contemplative au contraire durera toute l'éternité, dans un face à face avec la Sainte Trinité, qui nous comblera d'un bonheur incessant et sans cesse renouvelé. C'est donc avec raison que Jésus dit de la part que Marie a choisie, qu'elle ne lui sera pas enlevée.


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