jeudi 21 juillet 2016

Centenaire de Fatima Quatrième partie

Le sacrifice
A Beauraing, le 3 janvier 1933, dernier jours des apparitions, Notre-Dame au cœur d'or a fait aux enfants cette solennelle demande: Aimez-vous mon Fils? M'aimez-vous? Alors sacrifiez-vous pour moi.
A Fatima, la Madone a plusieurs fois demandé des sacrifices pour la conversion des pécheurs et pour la paix du monde. Les deux intentions semblent bien liées. Elle nous invitait ainsi à joindre le sacrifice à la prière. Voici ce qu'elle proposait de dire chaque fois que l'on offre à Dieu un sacrifice: Ô mon Jésus, c'est pour ton amour, pour la conversion des pécheurs et en réparation des outrages faits au cœur immaculé de Marie. Il y a donc dans tout sacrifice un acte d'amour, et le sacrifice lui-même est une preuve de notre amour pour Dieu et la Vierge. Point d'amour vrai sans sacrifice. Ensuite, le sacrifice a une valeur impétratoire. Il rend plus forte notre prière. Enfin il  a une valeur expiatoire ou de réparation. Par nos sacrifices nous consolons Jésus et Marie de la peine que leur cause le péché. Selon certains mystiques, l'ange apparu à Jésus pour le fortifier, lors de son agonie au jardin des oliviers, lui apportait tous les actes d'amour et de réparation, qui seraient accomplis tout au long de l'histoire de l'Eglise.
Ici, la crainte pourrait s'emparer du lecteur. Allons-nous devoir nous imposer des jeûnes, des macérations, des pénitences effrayantes, dignes des pères du désert et qui dépassent nos forces? Que nenni! Marie à Fatima a précisé quelle était la pénitence qu'elle attendait de nous. Seulement les efforts et les renoncements exigés pour observer le mieux possible les commandements de Dieu. 
Une vie de sacrifice, c'est donc d'abord une vie où l'on s'efforce de suivre les commandements de Dieu. Par conséquent aussi d'accomplir son devoir d'état le mieux possible. Tout cela est déjà difficile mais console le Bon Dieu. Si on ne doit jamais rechercher la souffrance pour elle-même, ce serait du masochisme et ce serait malsain, par contre il nous faut accepter et offrir les croix que le Bon Dieu permet: épreuves, peines, maladies, échecs de toutes sortes. Une croix acceptée est moins lourde à porter qu'une croix refusée. J'ai connu un prêtre, qui avait été très actif sa vie durant, mais qui dut à la fin de sa vie rester cloué sur un fauteuil, suite à ses infirmités. Il avait pris conscience qu'il n'avait plus rien d'autre à faire que d'offrir sa souffrance pour l'Eglise.
Voilà la pénitence demandée à Fatima. Cela peut commencer chaque matin, en se levant sans tarder dès que sonne le réveil, pour commencer sa journée. On peut déjà à ce moment redire la petite prière d'offrande, enseignée par Marie aux trois petits pastoureaux de Fatima.

La prière
Marie a aussi demandé la prière quotidienne: Je veux qu'on récite le chapelet tous les jours. Les moines orthodoxes aiment à appeler Marie, la mère de la prière incessante. Le chapelet est un moyen simple et efficace pour nous conduire à une vie de prière incessante. C'est une prière que la Vierge aime beaucoup, et même la prière qui après l'eucharistie a le plus de valeur aux yeux de Dieu. Tout le monde peut dire le chapelet, avec un peu de bonne volonté et de persévérance, et quand l'habitude est prise, on ne peut plus s'en passer. 
La grande sainte Thérèse d'Avila a dit que si une femme illettrée se contentait de dire toute sa vie le pater et l’avé, avec amour et attention, elle parviendrait aux sommets de la vie contemplative, tout autant qu'une carmélite. A l'époque moderne, tous les saints canonisés ont tous été des fervents du chapelet. De même, les papes n'ont jamais omis la prière du chapelet et l'ont tous recommandée. Saint Jean XXIII, devenu pape, se mit à dire chaque jour le rosaire entier. Saint Jean-Paul II commençait sa journée, aux aurores, en disant le chapelet, prosterné sur le sol.
On reproche au chapelet sa monotonie. La réponse se trouve dans la parabole du pharisien et du publicain. Le pharisien tenait à Dieu un beau discours bien construit et il fut blâmé par Jésus. le publicain lui répétait tout le temps la même formule et il fut loué par Jésus. Les moines orthodoxes pratiquent la prière de Jésus. Ils répètent sans cesse: Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. Nous avons chez nous le chapelet, qui correspond parfaitement à cette prière orientale, car au centre de l'avé, il y a le saint nom de Jésus: Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. Et dans la deuxième partie, il y a la mention de notre état de pécheurs: prie pour nous, pauvres pécheurs.
Mais que dire du problème des distractions? Elles sont inévitables, car liées à la faiblesse et à la versatilité de notre esprit. Elles ne doivent pas nous faire peur. Saint François de Sales aimait à rassurer ses enfants spirituels sur ce sujet: les distractions ne nous séparent pas de Dieu. Seul le péché mortel nous sépare de Dieu. Alors pas d'inquiétude sur les distractions. Le perfectionnisme dans ce domaine est une ruse du diable pour nous détourner de dire le chapelet, prière qu'il redoute entre toutes.
Pour être pratique en conclusion, j'aimerais vous proposer une méthode simple pour dire le rosaire, en méditant les mystères. Avant de commencer la dizaine de chapelet, un bref moment de silence pour visualiser la scène, selon la bonne vieille méthode de saint Ignace. Ensuite déterminer un point du mystère, qui colorera la récitation de la première partie de nos avés. Enfin choisir quelle grâce on va demander spécialement et qui a un certain rapport avec le mystère en question. Cela colorera la récitation de la seconde partie de nos avés. Prenons l'exemple du troisième mystère lumineux, l'annonce du Royaume. Je vois Jésus qui parle à la foule. Ensuite, je le louerai d'avoir tout fait pour sauver les pécheurs. Enfin, je prierai spécialement Marie pour la conversion du monde. Un autre exemple: l'agonie de Jésus au jardin des oliviers. Je le verrai prier, couvert de sueur et de sang. Je prendrai conscience qu'il a souffert à cause de mes péchés. Je demanderai à la Sainte Vierge qu'elle m'obtienne un vrai repentir. Un dernier exemple: la résurrection. Je verrai Jésus apparaissant à sa Mère le matin de Pâques. Je me réjouirai de ce qu'il est plein de vie et de gloire. Je demanderai de toujours vivre désormais dans la joie.
Un dernier mot. On peut bien sûr dire le chapelet en entier ou, si l'on préfère, le couper en plusieurs parties tout au long de la journée. Là-dessus une grande liberté nous est donnée. Et puis souvenons-nous de ce que disait le grand apôtre marial que fut Louis-Marie Grignon de Montfort. Il vaut mieux ne dire que quelques avés avec ferveur, qu'en dire des centaines à toute vitesse et sans dévotion!

                                                                                                           A suivre









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