Dans plusieurs de ses apparitions, et je me limite à celles qui furent reconnues par l'Eglise, Marie annonce la venue de châtiments sur l'humanité coupable et en péril. C'est le cas de La Salette, de Fatima, et plus récemment, d'Akita, au Japon. A Fatima, Notre-Dame a annoncé une seconde guerre mondiale, si le monde ne se convertissait pas. Cette guerre a eu lieu, a fait des millions de victimes et a eu des conséquences catastrophiques, comme la mainmise du communisme athée sur plusieurs pays en Europe. Preuve que le monde ne s'était pas converti. A Akita, au Japon (1973-1981), Marie a annoncé pour notre époque un châtiment terrible, comme jamais il n'y en eut dans l'histoire.
Nous allons donc aborder ce point des châtiments et essayer d'y voir plus clair.
Citons d'abord Jésus et sa mise en garde: Je vous le dis, si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous (Luc, 13-5). La notion de châtiment est donc biblique. Mais dans la Bible, comme dans les apparitions de Marie, les prophéties de châtiment sont comminatoires, soumises à une condition. L'homme peut se convertir et alors Dieu se ravise. L'exemple le plus éclairant est celui de Jonas. Ce prophète annonça la destruction certaine de Ninive. Mais Ninive crut à la prophétie, fit pénitence et en fin de compte ne fut pas détruite, ce qui du reste mit Jonas en colère contre Dieu.
Dieu est d'abord miséricordieux, il prend patience et ne nous punit pas comme nous l'avons mérité. Bossuet développe là-dessus une pensée originale. La miséricorde de Dieu est son bras droit, sa justice, son bras gauche. Mais c'est le bras droit qui commence et fait presque tout.
L'ancien Testament est rempli de ce mystère de la patience miséricordieuse du Dieu d'Israël. Lisons les livres des Rois et ceux des Chroniques. Dieu ne cesse de menacer son peuple, à cause de son infidélité et de son idolâtrie, mais ensuite se souvient de son alliance et lorsque le peuple revient à lui, Dieu le sauve toujours. Mais, si la coupe déborde, la menace finit par être mise à exécution. Et c'est la prise de Jérusalem et la déportation à Babylone. Toutefois, après l'épreuve purificatrice, ce sera le triomphe de la miséricorde, le retour en Terre Sainte des exilés et la restauration religieuse.
C'est dans la même optique que nous devons comprendre les menaces prophétiques de la Vierge. Le châtiment est conditionnel. Il pourra être diminué ou même il nous sera épargné, si l'humanité répond aux appels du ciel. Par contre les prophéties de bonheur sont certaines. L'humanité purifiée connaîtra une ère de paix et verra le triomphe de l'Eglise et une nouvelle ère d'expansion du Royaume de Dieu. A la fin, mon cœur immaculé triomphera et un temps de paix sera donné au monde, nous a promis la Mère de Dieu. Cette promesse est certaine, elle fonde notre espérance et nous soutiendra tant que l'épreuve actuelle, ou une épreuve pire à venir, durera.
Face à la miséricorde divine, l'homme reste libre. Le Christ, par sa passion, a expié tous nos péchés et nous a acquis le trésor de la miséricorde divine. Mais l'efficacité concrète de cette rédemption dépend de nous, en particulier de la ferveur de notre supplication pour notre salut et celui du monde entier. Le chapelet de la Divine Miséricorde, révélé à sainte Faustine, nous fait prier ainsi: Père éternel, je t'offre le corps, le sang, l'âme et la divinité de ton Fils bien-aimé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier. Si nous n'implorons pas cette miséricorde, la justice divine frappera! Mais en même temps, pas trop de pessimisme. Il est possible que la prière des justes nous a déjà évité bien des châtiments.
En conclusion, ces prophéties de châtiment ne sont jamais rien d'autre que des appels à la pénitence et la conversion. Du reste, nous ne devons pas voir en Dieu quelqu'un qui se met capricieusement en colère et qui se met à frapper ses enfants, comme le fait un père de la terre. Les châtiments sont toujours des conséquences logiques des comportements aberrants de l'humanité. C'est évident par exemple dans le cas des guerres, provoquées par la folie et l'orgueil humain. Mais chacune de nos fautes personnelles contribue au mal général. Comme le disait Elisabeth Leseur, toute âme qui s'élève, élève le monde. Mais le contraire est vrai aussi!
Actuellement, sévit le terrorisme. Nous ne savons pas où nous allons, mais nous savons que nous y allons tout droit! Tout ce qui se passe de nos jours et qui nous inquiète ne doit pas nous effrayer mais nous appelle à répondre davantage aux appels du ciel.
A suivre
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