L'évangile
de ce dimanche est la suite de celui de dimanche dernier, qui nous
rapportait la confession de foi de saint Pierre et les promesses que
Jésus lui fit en retour. Mais aujourd'hui le ton de Jésus à
l'égard de son apôtre est tout à fait à l'opposé de celui de
dimanche dernier. Jésus ne dit plus que Pierre parle sous
l'inspiration du Père céleste, mais sous celle de Satan. Pierre,
tout pape qu'il soit, reste donc un homme comme les autres. Tous nous
devons dans notre vie chrétienne opérer ce que Saint Ignace de
Loyola appelait le discernement des esprits. Lorsqu'une pensée germe
dans notre esprit, il faut discerner si elle vient du bon esprit ou
du mauvais. Pierre a reconnu en Jésus, le Christ, le Fils du Dieu
vivant, mais maintenant il refuse l'idée d'un Christ qui sauverait
le monde par ses souffrances et par une mort humiliante. La foi de
Pierre est réelle mais elle n'est pas encore parfaite et complète.
Ce n'est qu'avec le don du Saint-Esprit à la Pentecôte, que tout
deviendra enfin clair pour lui. Il deviendra alors vraiment apôtre
du Christ, mort et ressuscité pour le salut du monde.
Notre
foi aussi tout au long de notre vie doit s'approfondir avec les
années. En particulier il nous faut intégrer dans notre vie
spirituelle le mystère de la souffrance. Jésus le dit aujourd'hui :
Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il prenne sa croix. Tous
nous avons une croix à porter, ne fût-ce que celle des ennuis de
santé qui apparaissent avec l'âge. Il y a une chose bonne à savoir
là-dessus : une croix acceptée est plus légère à porter
qu'une croix refusée. Nous
avons un chemin de sanctification à suivre et la croix en fait
partie. A la suite de Jésus, nous ne pouvons aller vers la sainteté
et la vie éternelle qu'en passant par la Croix. Bien
sûr, c'est un devoir de lutter contre la souffrance. Nous ne sommes
pas des masochistes. Mais il arrive parfois qu'une épreuve nous
frappe, sans que nous ne puissions y échapper. Quand
une croix surgit dans notre existence, nous devons l'embrasser et
l'offrir au Christ pour l’Église et le salut des âmes. Si nous
vivons nos épreuves chrétiennement, le Christ sera à nos côtés.
Il nous fortifiera et nous soulagera, comme il l'a promis :
Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le
fardeau, et moi, je vous soulagerai.
Si le christianisme est la
religion de la Croix, c'est aussi la religion du Cœur de Jésus,
doux et humble, miséricordieux et compatissant. Les paroles de
l'évangile d'aujourd'hui ne doivent pas nous faire peur par
conséquent. Car Dieu permet que tout ce qui pourra nous arriver sur
terre concourra au bien de ceux qui l'aiment.
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