Dans
la partie de l’Évangile selon saint Matthieu, d'où est tiré
l'évangile de ce dimanche, Jésus nous donne un enseignement sur la
vie en Église. Aujourd'hui, il aborde trois points de cette vie
ecclésiale.
Le
premier est celui de la correction fraternelle. Il y a un devoir de
charité spirituelle, lorsqu'un de nos frères commet un péché, de
le lui dire pour le persuader de se corriger. C'est en effet un vrai
amour qui nous pousse à aider notre frère à sortir du péché.
Faisons toutefois une remarque préalable : les personnes
scrupuleuses ou à la conscience angoissée, en général, ne doivent
pas se mêler de correction fraternelle, car elles feront souvent
plus de mal que de bien. Ensuite Jésus nous enseigne que dans ce
domaine, tout doit se faire avec la plus grande discrétion et un
respect infini des personnes. Et notre façon de réagir doit être
graduelle : on commencera par dire les choses en privé, puis on
le fera à plusieurs, enfin on fera intervenir l'autorité de
l’Église. Ce n'est donc qu'en dernier lieu qu'on passera à la
sévérité et à des mesures extrêmes.
Cette
mesure extrême est l'excommunication. Pour certaines fautes très
graves, l’Église prononce la sentence d'excommunication. C'est le
cas par exemple de l'interruption volontaire de grossesse. Mais cette
mesure dans le doit canon de l’Église est par nature une peine
médicinale. Il s'agit de faire prendre conscience au coupable de la
gravité de sa faute. Dès qu'il y a le repentir, l’Église absout
de l'excommunication. Dans le cas de l'excommunication pour
avortement, le pape François a donné à tous les prêtres le droit
d'absoudre de l'excommunication. Admirons ici la sagesse
miséricordieuse de l’Église, qui ne cherche jamais rien d'autre
que le bien de ses enfants.
Il
y a une règle essentielle à retenir dans tout ce domaine de la
correction fraternelle. C'est que jamais on ne juge personne. Ne
jugez pas et vous ne serez pas jugés, a
dit Jésus par ailleurs. Mais ce non-jugement des personnes doit
aller de pair avec une appréciation objective du bien et du mal.
Sinon on ne pourrait plus rien dire du tout. Au contraire, nous
devons avoir le courage d'appeler un chat un chat et de dire que
certains comportements sont déviants moralement et que telle ou
telle action est un péché, autrement dit une chose qui va contre
un amour authentique.
Ensuite
Jésus parle du pouvoir des clés, qu'il a donné à saint Pierre et
aux apôtres. Il s'agit du pouvoir de lier et de délier. Ce pouvoir
s'exerce en particulier dans le ministère du pardon des péchés, le
sacrement de pénitence. Ce pouvoir appartient au pape, pour toute
l’Église, et aux évêques, pour chacun de leurs diocèses. Les
évêques ensuite communiquent ce pouvoir aux prêtres. Un prêtre en
effet pour entendre les confessions et absoudre les pécheurs, doit
avoir la juridiction de son évêque. A l'heure actuelle, tous les
prêtres ont ce pouvoir, à moins qu'on ne leur ai retiré pour des
motifs graves. Admirons la puissance de ce pouvoir de délier.
Lorsqu'un prêtre remet les péchés dans le sacrement de pénitence,
même les péchés les plus odieux, les péchés sont réellement
effacés et pour toujours. Ils n'existent plus, ils sont lavés dans
le précieux sang de Notre Seigneur et jamais plus
le Bon Dieu ne reprochera les péchés qui ont été engloutis dans
l'océan de sa miséricorde. Rendons grâce au Seigneur du pouvoir
extraordinaire qu'il a donné aux hommes.
Enfin
le Seigneur nous parle de la puissance de la prière faite en commun.
C'est l'occasion d'évoquer la valeur particulière de la prière
liturgique, en premier lieu du saint sacrifice de la messe. Jésus
est vraiment présent parmi nous. Dans toute prière faite en commun,
par exemple le rosaire récité ensemble dans une église ou un lieu
de pèlerinage, Jésus est spirituellement au milieu de nous. Mais à
la messe, il se rend réellement présent parmi nous sur l'autel,
comme notre grand prêtre et notre avocat tout-puissant, qui nous
obtient toutes les grâces dont nous avons besoin pour le salut de
nos âmes. Voici à ce sujet quelques paroles du saint curé d'Ars :
Notre Seigneur est là (à la messe) comme victime. Aux
mérites de l'offrande de cette victime, Dieu ne peut rien refuser.
Il n'y a point de moment où la grâce soit donnée avec tant
d'abondance (qu'à la messe).
Soyons fiers d'être des
membres de cette Église dans laquelle tant de merveilles de
miséricorde sont à l’œuvre pour nous conduire à la vie
éternelle et au bonheur sans fin du paradis.
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