Frères
et sœurs, les Évangiles témoignent de la foi de l’Église, de la
communauté chrétienne, en la résurrection du Seigneur Jésus, de
sa victoire totale et définitive sur la mal et la mort. Ce
témoignage s’articule sur trois éléments qui se combinent entre
eux et qui ont chacun leur importance propre : le tombeau vide,
les apparitions du Seigneur ressuscité, le témoignage des
Écritures, en particulier des prophètes et des psaumes.
Articles, conférences, homélies Pour me contacter facilement mon mail est: monachev@yahoo.fr
mercredi 28 mars 2018
Vendredi-Saint, homélie
Mon Dieu,
mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Ce cri de Jésus sur
la Croix est une parole étrange pour le croyant. Dieu n'abandonne
jamais ses amis. Tant de psaumes le disent, et en particulier ce
psaume 21, que Jésus reprend ici, et qui se termine par une
exultation pour la délivrance que Dieu apporte à son serviteur, au
terme d'une épreuve qui ne dure qu'un moment.
Nietzsche a
été jusqu'à dire que Jésus à ce moment terrible avait perdu la
foi et avait compris que sa mission n'était qu'une illusion. Nous ne pouvons pas être d'accord avec cette manière de voir les choses. Car après ce cri de détresse de Jésus, il y a sa dernière parole: Père, en tes mains je remets mon esprit. Oui,
le cri de Jésus, se sentant abandonné, nous scandalise, et pourtant il est là mystérieusement.
mardi 27 mars 2018
La messe, sacrifice de réconciliation, article pour Radouga
La messe, sacrifice de
réconciliation
Le Christ, notre
réconciliation dans l'eucharistie
Par
sa mort sur la Croix, Jésus-Christ a réconcilié l'humanité avec
le Père et aboli les séparations entre les hommes en détruisant le
mur de la haine. Il a ainsi apporté la paix véritable à
l'humanité. Ce sacrifice de réconciliation et de paix est rendu
présent en chacune de nos messes. Il y a une identité substantielle
entre le sacrifice de la Croix et celui de la messe. La victime
propitiatoire et le prêtre sont la même personne : celle du
Christ. Seul le mode d'offrande est différent : le sacrifice
est sanglant sur la Croix, il est non sanglant à la messe.
C'est
l'âme en paix, réconciliée, que nous devons participer à la
messe. Dans la liturgie de saint Jean Chrysostome, la grande litanie
de la paix qui commence la liturgie débute par ces mots : En
paix, prions le Seigneur. Cela
indique bien dans quel esprit nous devons prier à la messe.
La prière de saint Ephrem, conférence, seconde partie
Comme dit St
Paul : « Satan se déguise en ange de lumière » et
on peut prendre des choses comme venant de Dieu alors qu’elles ne
viennent pas du tout de lui et s’emballer.
Il y a
parfois des pensées de montée vers une certaine perfection mais qui
peuvent être des tentations.
Il n’y a
pas très longtemps, j’espère ne pas trahir un secret, un monsieur
me disait qu’il était en train de prier et qu’il avait eu cette
pensée, apparemment tout à fait excellente en disant son chapelet,
qu’il devait faire une chose très dure, très exigeante.
En faisant
un discernement et en posant des questions, je l’ai détrompé en
lui disant que cette pensée ne venait pas de Dieu. Ce n’est pas
parce que vous priez que toutes les pensées viennent de Dieu. On
peut très bien avoir en priant et il faut le savoir, dans le combat
de la prière, des pensées mauvaises. Ce serait trop simple, il faut
un discernement après coup à chaque fois. Ce n’est pas parce que
l’on s’est senti appelé à faire telle chose en priant que c’est
nécessairement de Dieu. L’art du discernement est difficile et à
partir du moment où l’on avance dans la vie spirituelle il faut
souvent recourir aux conseils d’un maître spirituel. On peut très
facilement tomber dans l’illusion et se casser la figure.
La prière de saint Ephrem, conférence, première partie
Voici une conférence que j'ai faite récemment aux oblats du monastère de Chevetogne sur la prière de saint Ephrem. J'ai gardé le style oral de ce texte.
Le Père
Philippe m’a demandé de vous parler de la prière de St Ephrem,
bien que je ne sois pas un byzantin ici, si ce n’est que je vais de
temps en temps aux offices comme vous le savez et puisque au moins le
dimanche, le samedi soir et une fois dans la semaine au moins, nous
allons tous à l’église byzantine.
Je
vais donc essayer de vous en parler. Alors, la prière que l’on
appelle de Saint Ephrem, d’après les historiens, elle n’est
probablement pas de Saint Ephrem lui-même parce que l’on a
seulement des versions en grec ou en vieux slave. Alors que Saint
Ephrem était un père de l’église du 4ème
siècle qui écrivait en syriaque, il n’était ni un père latin ni
un père grec mais un père oriental. A l’époque tout cela faisait
une seule et même Église, il n’y avait pas encore les séparations
qu’il y a maintenant. On pense donc que ce n’est pas lui qui l’a
écrite mais plutôt que cela fait partie d’une tradition, d’un
corpus de textes qui se réclament de lui. Comme c’est souvent le
cas dans l’antiquité, à partir du moment où quelqu’un avait
une certaine aura, on mettait sur son compte des textes dans le genre
de sa pensée.
Enfin, on
l’appelle la prière de Saint Ephrem. Elle n’est pas très longue
et c’est une prière qui est utilisée dans le rite byzantin
uniquement en Carême, elle est vraiment typique du Carême. Bien
sûr, elle peut être utilisée dans la prière personnelle pendant
le temps de Carême parce qu’elle exprime un peu la pénitence du
Carême mais elle est utilisée dans la liturgie.
vendredi 2 mars 2018
Novitiate, film
Un film américain
récent, Novitiate, de Margaret Betts, vaut la peine de
quelques commentaires. On est embarrassé quand on désire comprendre
les intentions profondes des réalisateurs. S'agit-il d'un film de
plus pour salir le catholicisme ? Certains le comprendront
ainsi. Cependant les quelques textes qui terminent le film, juste
avant le générique, sur l'hémorragie dans les communautés
religieuses féminines des années Soixante (des dizaines de milliers
de religieuses ont quitté leur communauté aux États-Unis après le
concile) permettent une interprétation différente.
L'argument du film est le
suivant : Une jeune fille de 17 ans, Cathleen (Margaret
Qualley), fille d'une mère agnostique, ressent depuis son
adolescence le désir très fort de ne vivre que pour l'amour de
Dieu. Elle entre dans une communauté contemplative très stricte où
l'on vit cet idéal de la religieuse comme épouse de Jésus-Christ.
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