A l'occasion de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, je vous propose cette homélie de saint Justin de Tchélié, un serbe du vingtième siècle.
La
sainte fête que nous célébrons aujourd’hui apporte la joie à
l’univers entier, comme le dit ce chant magnifique : « En ce jour,
la Très Sainte Mère de Dieu introduit le Christ dans l’univers !
» Comme si Dieu avait été chassé de la terre – et Il l’a été.
Dieu est chassé de la terre par nous les hommes, par notre ancêtre
Ève. La Très Sainte Vierge rend Dieu au monde. C’est là la
grande joie. Le tropaire du jour nous parle de cette grande joie et
de cette grande vérité. La nativité de la Très Sainte Mère de
Dieu, est-il dit dans le tropaire, « a annoncé la joie à l’univers
», au monde entier. Pourquoi ? Parce que c’est avec Elle que le
Seigneur Christ est venu dans ce monde ! Il est devenu homme à cause
d’Elle et par Elle, et Il nous a donné tout ce qu’Il pouvait en
tant que Dieu-homme, apportant toutes les joies du paradis sur la
terre, qui était devenue un enfer en raison de nos péchés, en
raison des péchés des hommes. Non pas en raison des péchés de qui
que ce soit d’autre, non pas ceux du diable et de ses anges noirs,
mais à cause de l’homme, car l’homme est tombé, sa chute est
inexprimable. Et la Très Sainte Mère de Dieu, en engendrant le
Seigneur Christ, a enfanté le salut du monde. D’où la multitude
de prières, la multitude d’hymnes qui sont adressés à la Très
Sainte Mère de Dieu dans l’Église orthodoxe.
Il
n’y a jamais de fin, il ne saurait y avoir de fin aux chants qui La
glorifient, aux chants qui glorifient son œuvre immense, sa vie sans
péchés. En vérité, Elle nous a apporté le remède contre la
mort, et c’est là la nécessité de premier ordre et la plus
importante bonne nouvelle pour tous les êtres humains. La mort est
l’horreur des horreurs, tandis que la Très Sainte Vierge a enfanté
Dieu ! Il est dit aujourd’hui dans le tropaire que la « joie a
brillé pour le monde entier », car Elle a enfanté Celui qui a
vaincu la mort, le Christ ! Oui, Elle seule est sans péchés, Elle
seule est « très pure », «plus pure que les Chérubins et les
Séraphins », Elle nous a apporté à nous les hommes cette grande
joie sur la terre, aux hommes qui en avaient chassé Dieu. Il y a en
ce monde beaucoup de maladies, mais la pire d’entre elles est la
mort. La Très Sainte Mère de Dieu se manifeste comme le premier
médecin véritable qui guérit de la mort, car elle guérit du
péché, elle guérit de tout ce qui est démoniaque et elle rend
l’homme à Dieu. En vérité, Elle a fait demeurer Dieu, Elle L’a
introduit, dans ce monde et dans l’homme, dans les deux.
Qu’est-ce
que la Sainte Communion ? C’est la joie infinie. C’est
l’introduction du Christ dans nos âmes pécheresses et tombées,
dans notre monde. Par la Sainte Communion, nous recevons le Christ
ressuscité. Pour cette raison, la Très Sainte Mère de Dieu est en
vérité « plus vénérable que tous les Chérubins et les Séraphins
» ; sans Elle, il n’y aurait pas eu de salut pour nous, sans Elle,
il n’y a ni paradis, ni ciel. Sans Elle, il n’y a pas de remède
à la mort, et Elle nous a donné le remède le plus sûr en
enfantant le Sauveur et en nous rendant dignes de Son saint Corps et
de Son Saint Sang, de la communion et de la vie par Lui et en Lui.
Aussi, les êtres humains sur terre ne peuvent jamais assez glorifier
la Très Pure Mère de Dieu, ne peuvent jamais assez exprimer son
œuvre, sa vie sans péché, ils ne peuvent jamais L’exprimer, Elle
qui nous a donné le paradis.
Mais
où est le paradis ? Il est dans le Christ. Lorsque tu Le portes en
toi, par la Sainte Communion, ou par n’importe quelle prière,
longue ou courte, voici que tu chasses de toi le péché. Et derrière
le péché se dissimule l’enfer, derrière le péché se trouve
toujours le diable. La Très Sainte Mère de Dieu nous a donné le
meilleur exemple de la façon de servir le Christ, de servir Dieu. On
Le sert uniquement par une vie parfaite et sans péché. Aussi, il
n’y a jamais de fin à notre repentir sur terre, car les esprits
mauvais nous épient sans cesse et expulsent de notre être tout ce
qui est paradisiaque, tout ce qui est divin, et le mène dans ce qui
est péché, dans ce qui est infernal.
Et
toi, lorsque tu adresses tes prières à la Très Sainte Mère de
Dieu, que fais-tu en réalité ? Tu portes Dieu en toi, et lorsqu’Il
entre en toi, Il chasse tout péché, toute obscurité. Oui, le
Christ, par le jour de la Nativité de la Très Sainte Vierge, nous a
apporté cette grande joie, la joie à l’univers, et ce remède, ce
remède inestimable à la mort. Car il n’y a pas de joie dans ce
monde, si la mort n’est pas
vaincue,
et cela, c’est le Seigneur qui l’a fait. Et c’est en vue de cet
exploit que L’a enfanté la Mère de Dieu. Aussi, il n’y a pas de
limites à notre gratitude envers Elle et la prière que nous lui
adressons ne cessera jamais. Elle est toujours toute notre espérance,
toujours notre Protectrice, toujours notre Rédemptrice de tout
péché, c’est-à-dire de toute mort spirituelle. Et nous,
glorifiant en ce jour la Très Sainte Mère de Dieu, nous sommes
guéris en fait par sa nativité de tout ce qui est mortel, du péché
et des passions. Ainsi, nous ressuscitons de la mort et nous
vainquons toute mort. Car la Très Sainte Mère de Dieu nous a menés
de vertu en vertu, de la foi à l’amour, de l’amour à la
miséricorde, de la miséricorde au jeûne et à toutes les autres
vertus, afin que nous puissions nous aussi vaincre tout ce qui est
mortel en nous et que nous servions le Christ, qui pour nous devient
homme, pour nous a pris la mort sur Lui. Et cela afin de nous
ressusciter et de nous donner les forces victorieuses sur tout ce qui
est mortel. En d’autres termes : sur tout ce qui nous sépare de
Dieu, du Christ. Car la Très Sainte Mère de Dieu achemine chacun de
nous sur la voie du salut, la voie de la grande joie qu’elle nous a
apportée aujourd’hui, afin que nous soyons rendus dignes, par
notre ascèse, nos prières, bien que faibles et impuissantes, du
Royaume Céleste, que le Seigneur est venu en ce monde nous donner.
Afin que nous le réalisions tout au long de notre vie, afin que
vivions encore ici sur terre par le Ciel et servions le Christ, ce
que nous ne pouvons faire avec succès que si nous sommes conduits et
guidés par la Très Sainte Mère de Dieu, à Laquelle convient tout
honneur et gloire, maintenant et toujours et dans tous les siècles.
Amen.
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