vendredi 8 septembre 2017

Nativité de Marie, homélie d'un saint orthodoxe

A l'occasion de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, je vous propose cette homélie de saint Justin de Tchélié, un serbe du vingtième siècle.

La sainte fête que nous célébrons aujourd’hui apporte la joie à l’univers entier, comme le dit ce chant magnifique : « En ce jour, la Très Sainte Mère de Dieu introduit le Christ dans l’univers ! » Comme si Dieu avait été chassé de la terre – et Il l’a été. Dieu est chassé de la terre par nous les hommes, par notre ancêtre Ève. La Très Sainte Vierge rend Dieu au monde. C’est là la grande joie. Le tropaire du jour nous parle de cette grande joie et de cette grande vérité. La nativité de la Très Sainte Mère de Dieu, est-il dit dans le tropaire, « a annoncé la joie à l’univers », au monde entier. Pourquoi ? Parce que c’est avec Elle que le Seigneur Christ est venu dans ce monde ! Il est devenu homme à cause d’Elle et par Elle, et Il nous a donné tout ce qu’Il pouvait en tant que Dieu-homme, apportant toutes les joies du paradis sur la terre, qui était devenue un enfer en raison de nos péchés, en raison des péchés des hommes. Non pas en raison des péchés de qui que ce soit d’autre, non pas ceux du diable et de ses anges noirs, mais à cause de l’homme, car l’homme est tombé, sa chute est inexprimable. Et la Très Sainte Mère de Dieu, en engendrant le Seigneur Christ, a enfanté le salut du monde. D’où la multitude de prières, la multitude d’hymnes qui sont adressés à la Très Sainte Mère de Dieu dans l’Église orthodoxe.

Il n’y a jamais de fin, il ne saurait y avoir de fin aux chants qui La glorifient, aux chants qui glorifient son œuvre immense, sa vie sans péchés. En vérité, Elle nous a apporté le remède contre la mort, et c’est là la nécessité de premier ordre et la plus importante bonne nouvelle pour tous les êtres humains. La mort est l’horreur des horreurs, tandis que la Très Sainte Vierge a enfanté Dieu ! Il est dit aujourd’hui dans le tropaire que la « joie a brillé pour le monde entier », car Elle a enfanté Celui qui a vaincu la mort, le Christ ! Oui, Elle seule est sans péchés, Elle seule est « très pure », «plus pure que les Chérubins et les Séraphins », Elle nous a apporté à nous les hommes cette grande joie sur la terre, aux hommes qui en avaient chassé Dieu. Il y a en ce monde beaucoup de maladies, mais la pire d’entre elles est la mort. La Très Sainte Mère de Dieu se manifeste comme le premier médecin véritable qui guérit de la mort, car elle guérit du péché, elle guérit de tout ce qui est démoniaque et elle rend l’homme à Dieu. En vérité, Elle a fait demeurer Dieu, Elle L’a introduit, dans ce monde et dans l’homme, dans les deux.
Qu’est-ce que la Sainte Communion ? C’est la joie infinie. C’est l’introduction du Christ dans nos âmes pécheresses et tombées, dans notre monde. Par la Sainte Communion, nous recevons le Christ ressuscité. Pour cette raison, la Très Sainte Mère de Dieu est en vérité « plus vénérable que tous les Chérubins et les Séraphins » ; sans Elle, il n’y aurait pas eu de salut pour nous, sans Elle, il n’y a ni paradis, ni ciel. Sans Elle, il n’y a pas de remède à la mort, et Elle nous a donné le remède le plus sûr en enfantant le Sauveur et en nous rendant dignes de Son saint Corps et de Son Saint Sang, de la communion et de la vie par Lui et en Lui. Aussi, les êtres humains sur terre ne peuvent jamais assez glorifier la Très Pure Mère de Dieu, ne peuvent jamais assez exprimer son œuvre, sa vie sans péché, ils ne peuvent jamais L’exprimer, Elle qui nous a donné le paradis.
Mais où est le paradis ? Il est dans le Christ. Lorsque tu Le portes en toi, par la Sainte Communion, ou par n’importe quelle prière, longue ou courte, voici que tu chasses de toi le péché. Et derrière le péché se dissimule l’enfer, derrière le péché se trouve toujours le diable. La Très Sainte Mère de Dieu nous a donné le meilleur exemple de la façon de servir le Christ, de servir Dieu. On Le sert uniquement par une vie parfaite et sans péché. Aussi, il n’y a jamais de fin à notre repentir sur terre, car les esprits mauvais nous épient sans cesse et expulsent de notre être tout ce qui est paradisiaque, tout ce qui est divin, et le mène dans ce qui est péché, dans ce qui est infernal.
Et toi, lorsque tu adresses tes prières à la Très Sainte Mère de Dieu, que fais-tu en réalité ? Tu portes Dieu en toi, et lorsqu’Il entre en toi, Il chasse tout péché, toute obscurité. Oui, le Christ, par le jour de la Nativité de la Très Sainte Vierge, nous a apporté cette grande joie, la joie à l’univers, et ce remède, ce remède inestimable à la mort. Car il n’y a pas de joie dans ce monde, si la mort n’est pas
vaincue, et cela, c’est le Seigneur qui l’a fait. Et c’est en vue de cet exploit que L’a enfanté la Mère de Dieu. Aussi, il n’y a pas de limites à notre gratitude envers Elle et la prière que nous lui adressons ne cessera jamais. Elle est toujours toute notre espérance, toujours notre Protectrice, toujours notre Rédemptrice de tout péché, c’est-à-dire de toute mort spirituelle. Et nous, glorifiant en ce jour la Très Sainte Mère de Dieu, nous sommes guéris en fait par sa nativité de tout ce qui est mortel, du péché et des passions. Ainsi, nous ressuscitons de la mort et nous vainquons toute mort. Car la Très Sainte Mère de Dieu nous a menés de vertu en vertu, de la foi à l’amour, de l’amour à la miséricorde, de la miséricorde au jeûne et à toutes les autres vertus, afin que nous puissions nous aussi vaincre tout ce qui est mortel en nous et que nous servions le Christ, qui pour nous devient homme, pour nous a pris la mort sur Lui. Et cela afin de nous ressusciter et de nous donner les forces victorieuses sur tout ce qui est mortel. En d’autres termes : sur tout ce qui nous sépare de Dieu, du Christ. Car la Très Sainte Mère de Dieu achemine chacun de nous sur la voie du salut, la voie de la grande joie qu’elle nous a apportée aujourd’hui, afin que nous soyons rendus dignes, par notre ascèse, nos prières, bien que faibles et impuissantes, du Royaume Céleste, que le Seigneur est venu en ce monde nous donner. Afin que nous le réalisions tout au long de notre vie, afin que vivions encore ici sur terre par le Ciel et servions le Christ, ce que nous ne pouvons faire avec succès que si nous sommes conduits et guidés par la Très Sainte Mère de Dieu, à Laquelle convient tout honneur et gloire, maintenant et toujours et dans tous les siècles. Amen.

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