Homélie prononcée à la paroisse de Conneux (Ciney), à la messe anticipée du samedi soir, le 26 août 2017.
Depuis plusieurs mois déjà, Jésus parcourait la Galilée. Il annonçait l’Évangile, guérissait les malades, chassait les démons, pardonnait les péchés. Il donnait ainsi des signes de sa mystérieuse origine et de la venue du Royaume. Il avait appelé ses apôtres, les avait instruits, formés et envoyés en mission dans les villages. Ceux-ci apprenaient ainsi à connaître de mieux en mieux qui était vraiment Jésus. Et nous en arrivons à un tournant capital de la vie de Notre Seigneur, le moment où il va interroger ses compagnons sur leur foi personnelle : Pour vous qui suis-je ?
Saint Pierre va répondre au
nom de tous : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Pierre
adhère ainsi au Christ, reconnaît qu'il est le Messie attendu par
Israël. C'est la foi de l’Église que Pierre proclame, la foi qui
est encore la nôtre aujourd'hui. Car si nous sommes ici, c'est bien
parce que nous croyons, que cet homme qui est passé parmi nous,
Jésus de Nazareth, est le Fils éternel de Dieu, qu'il est Dieu,
créateur du ciel et de la terre, avec son Père et le Saint-Esprit,
qu'il s'est fait homme pour venir nous faire connaître le mystère
de Dieu et son dessein sur les hommes et pour donner sa vie, afin que
nos péchés soient pardonnés et que nous recevions ainsi la vie
éternelle.
Jésus répond alors à saint
Pierre : Heureux es-tu, parce que ce n'est pas la chair et le
sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux.
La foi est une grâce reçue de Dieu. La foi est de croire
fermement, avec une entière certitude, tout ce que Dieu nous a
révélé et que l’Église nous propose à croire. C'est au-dessus
des capacités naturelles de l'homme. Il faut la grâce de Dieu, que
Dieu nous éclaire intérieurement et nous conduise à adhérer à la
vérité. Pensons-nous assez à remercier souvent le Bon Dieu pour la
foi qu'il nous a donnée ? Peut-être depuis notre enfance, ou
pour certains, plus tard dans la vie. La foi est une grâce, un don,
un cadeau précieux que Dieu nous a donné. Et ceux qui n'ont pas la
foi ? Nous ne les jugeons pas, nous ne les méprisons pas, mais
nous prions pour que Dieu les éclaire et leur donne la foi.
Sur
cette pierre je bâtirai mon Église. Jésus
est le chef véritable de l’Église, mais son
chef invisible. Au ciel, dans sa gloire, il est invisible pour nous.
Sur terre, il est réellement présent dans le tabernacle de cette
église, et dans quelques instants il sera présent sur l'autel, par
la consécration du pain et du vin. Mais sa présence sera elle
aussi invisible pour
nous. Le pape est le chef
visible de l’Église. Le
pape est le successeur de Pierre et c'est sur la papauté que
l’Église est construite. La pleine communion avec le siège de
Pierre est voulue par Dieu, afin que tous ceux qui croient soient un. Car lorsqu'il proclame la foi de l'Église, le pape ne se trompe jamais. Il est infaillible.
Les
portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Nous
avons la pénible impression de nos jours, avec la crise actuelle,
qui dure depuis plus de 50 ans, que l’Église est sur le point de
disparaître. Mais la promesse de Jésus est infaillible. De
nombreuses âmes prophétiques ont prédit ce que nous vivons
maintenant, la passion de l’Église, la confusion doctrinale,
spirituelle, disciplinaire, liturgique et pastorale que nous
traversons. Mais quand tout sera humainement perdu, il y aura
l'intervention du ciel, qui ramènera l'ordre et la paix. Une fois de
plus, c'est Jésus qui ramènera le calme, comme il le fit sur le lac
de Génésareth. Soyons donc sereins et pleins de confiance. L'histoire nous rapporte même hélas les faiblesses, les erreurs ou les fautes de certains papes. Mais cela n'a jamais empêché finalement l'Église de triompher, car Dieu tire toujours du bien du mal commis par les hommes.
Je
te donnerai les clés du Royaume. Tout ce que tu délieras sur la
terre sera délié dans les cieux. C'est
le pouvoir des clés. Ce pouvoir s'exerce principalement dans le
sacrement de pénitence. Le pape et les évêques ont ce pouvoir et
ils le délèguent aux prêtres. Lorsqu'un homme confesse avec
repentir ses fautes, même les crimes les plus graves, à un prêtre,
dans le sacrement de pénitence, ses péchés sont réellement
effacés. Dieu les oublie et ne les lui
reprochera plus jamais.
Quelle merveille de miséricorde que ce pouvoir des clés !
L'évangile
de ce jour est un des moments les plus solennels de la vie sur terre
de Notre Seigneur. Il nous
remet devant les yeux plusieurs points importants de notre foi. Que
le Seigneur nous accorde de persévérer jusqu'à notre dernier
souffle dans cette foi de l’Église, que nous avons reçue, et qui
nous conduira au salut éternel.
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