S'il y a une chose dans
le catholicisme qui me tient particulièrement à cœur, au point que
je n'envisagerai jamais de rejoindre une autre confession chrétienne,
c'est la grâce qui nous est offerte de prier devant le
Saint-Sacrement. Cela n'existe que dans le catholicisme. Les
protestants et les orthodoxes ne connaissent nullement ce type de
prière. Nous avons la tradition de l'adoration eucharistique ou
celle de la visite au Saint-Sacrement et à nouveau, après une
certaine éclipse, ce type de dévotion connaît un regain de faveur
et je m'en réjouis. Cela peut être l'exposition du Saint-Sacrement
ou tout simplement le tabernacle.
On a dit que dans
l’Église catholique, il y a le mystère des trois blancheurs :
la papauté, la Vierge et l'eucharistie. Les protestants n'en ont
rien, les orthodoxes ont quant à eux une brûlante dévotion à la
Sainte Mère de Dieu. Les catholiques ont pour leur consolation les
trois éléments.
Dans l'eucharistie, il y
a trois aspects. Le sacrifice de la messe : le Christ rend
vraiment présents sur l'autel son corps et son sang et s'offre par
amour du Père et pour le salut de nos âmes. La communion : il
se livre à nous comme le pain qui nous donne la vie éternelle. La
présence dans le tabernacle : il est avec nous perpétuellement
et nous attend, nous attire et nous accueille les bras ouverts.
Dans une communauté
religieuse, le couvent est la maison de Dieu. Quel bonheur d'y vivre!
Et la chapelle du Saint-Sacrement, c'est dans cette maison, la
chambre où Jésus demeure perpétuellement et nous pouvons aller
dans cette chambre pour nous y reposer et converser avec lui. Cette
réalité est une grande source de joie et de paix pour celui qui a
reçu la grâce de la vocation religieuse et elle est un facteur
puissant de persévérance dans la vocation. Heureuse aussi est la
personne vivant dans le monde qui a près de chez elle une chapelle
ouverte où elle peut rendre visite au Saint-Sacrement. C'est souvent
le cas en ville ou près d'une communauté religieuse ou d'un lieu de
pèlerinage. Je dirai plus loin quelque chose pour les personnes qui
sont privées de cette possibilité.
Mon expérience
personnelle m'a appris que la prière est partout bienfaisante et
exaucée : dans une chapelle, dans sa chambre ou dans la nature.
Mais la prière devant le Saint-Sacrement nous apporte davantage de
grâces que la prière faite en un autre lieu. C'est un mystère mais
c'est vrai, sans doute parce que le Seigneur veut que nous
privilégions la prière en sa présence eucharistique. Alors si nous
le pouvons, prions, méditons, lisons la Bible ou un livre spirituel,
récitons le chapelet devant le tabernacle de préférence.
Petit à petit la
chapelle où réside le Seigneur de manière réelle, avec son
humanité et sa divinité, deviendra pour nous le lieu que nous
aimerons le mieux sur la terre et sera pour nous un avant-goût du
paradis. C'est la chambre du Roi céleste, et nous y avons accès
chaque fois que nous le voulons. Nous y avons un droit d'entrée
permanent. Chaque fois que nous y entrons, il nous accueille les bras
ouverts. Il nous écoute et nous pouvons lui parler aussi longtemps
que nous le voulons.
C'est là surtout que
nous allons voir et goûter à quel point le Seigneur est bon. Nous
sortirons chaque fois de ces audiences fortifiés, consolés et
transformés.
Essayez et vous verrez
assez vite que ce que je vous dis est vrai : vous connaîtrez
une vie de prière plus douce, plus lumineuse, plus féconde et vous
ne pourrez plus vous en lasser.
Je termine par un petit
mot à l'adresse de ceux qui n'ont pas de chapelle à proximité.
Hélas actuellement à la campagne, les églises sont fermées la
plupart du temps. Alors que faire ? Je disais que la prière
devant le Saint-Sacrement apporte plus de grâce que la prière faite
en un autre lieu. Il va de soi que cela est vrai pour ceux qui ont la
possibilité d'un choix. En négligeant de prier devant le
tabernacle, ils se privent de nombreux bienfaits. Mais les autres ?
Si l'église est fermée chez vous, vous pouvez quand même faire
dans votre chambre un coin de prière, et prier devant une croix, ou
une belle icône du Christ ou une belle représentation de la Sainte
Vierge avec l'Enfant Jésus, et vous tourner en esprit vers le
tabernacle le plus proche de votre domicile, un peu comme les juifs
se tournaient en esprit vers la maison de Dieu, le Temple de
Jérusalem. Les distances n'existent pas pour Jésus et depuis le
tabernacle, il vous écoute et vous regarde avec amour. Contempler
une image sainte vous donnera aussi la grâce de la prière et de la
contemplation. C'est ce que vivent nos frères orthodoxes, eux qui ne
connaissent pas la prière devant le Saint-Sacrement. Les icônes,
images saintes, sont une présence du monde invisible parmi nous. Une
icône n'est pas une décoration mais une médiation pour entrer en
contact le Christ, la Vierge ou les saints. Ce n'est pas nous qui
regardons les icônes, c'est elles qui nous regardent. Même si elles
ne sont pas un sacrement comme l'est l'eucharistie, du moins elles
peuvent nous aider à entrer en contact avec le Christ, présent au
ciel, à la droite du Père, et présent sur terre invisiblement dans
le tabernacle de nos églises.
Merçi-bien pour cette texte spirituelle et belle.Je voudrais dire que le silence lui-même est ausi une condition pour sentire la présence du Christ
RépondreSupprimerOui il faut aussi faire silence et écouter
RépondreSupprimer...j'aime beaucoup prier chez le pères du Sacrament,de l'Eucarestie .....il y a in Rome.....
SupprimerMerci pour ce beau texte ! J'ai en effet pu constater que seule l'Eglise catholique latine disposait de cette superbe dévotion, qui s'accorde particulièrement à la liturgie. Même les chrétiens d'Orient ne l'ont pas ! D'une manière générale, il me semble que le culte de l'Eucharistie est plus développé en Occident qu'en Orient.
RépondreSupprimerBeau texte et excellent rappel à l'invitation d'aller souvent où Dieu nous attend.
RépondreSupprimerBeau texte pétri de votre amour envers le St sacrement.
Concernant les blancheurs, il s'agit des deux Immaculées :
L'Immaculée conception de Marie et l'Eucharistie mais la papauté n'est pas immaculée sur terre (plus encore en ce moment malheureusement).