Le Nouveau Testament nous invite en plusieurs passages à la prière incessante, qu'on peut aussi appeler la prière du cœur. A titre d'exemples, nous pouvons citer deux géants de la charité: l'abbé Pierre et sœur Emmanuelle du Caire. Parmi d'autres, deux traits leur sont communs: d'une part, durant toute leur vie, ils se sont consacrés aux autres et se sont engagés en faveur des pauvres et, d'autre part, la fin de leur vie fut vécue dans une prière incessante. L'abbé Pierre, dans le monastère où il s'était retiré, passait sa journée devant le Saint-Sacrement, dans l'adoration silencieuse. Quant à sœur Emmanuelle, elle égrenait sans cesse son chapelet, dans la contemplation des mystères du Christ et de la Vierge.
Il y a deux champs sémantiques qui en fait n'en font qu'un: la prière incessante et la prière du cœur. Si nous questionnons les sources de la prière continuelle du cœur, un père du monachisme, Cassien (4ème siècle) a mis en parallèle la "persévérance dans la prière" et le maintien de la "pureté du cœur": entre les deux se nouent des rapports intimes et nécessaires. Les deux vont de pair. On pourrait ici évoquer la parole du Christ: Veillez et priez. D'une certaine manière, la priorité est donnée à la vigilance. La vigilance mène nécessairement à la prière, alors qu'une prière non assortie de vigilance risque de ne porter guère de fruits. Il n'existe pas de prière incessante quand notre prière n'est pas assortie de l'effort pour acquérir la paix de l'âme et la pureté du cœur.
Or le but de la vie chrétienne est d'atteindre la charité: la charité et la prière ne s'opposent pas. Pour Cassien le test de l'authenticité de la prière réside précisément dans le progrès de la charité. Il dit entre autres que si quelqu'un est interrompu dans sa prière et qu'il en conçoit de la colère, ce fait trahit l'inauthenticité de sa prière. Nous devons avoir un programme de prière mais si pour un motif de charité notre programme est bousculé, cela ne doit pas nous faire perdre la paix de l'âme, car ce qui compte en dernière analyse c'est la volonté de Dieu. Citons aussi saint Vincent de Paul dans une lettre à une des filles de la charité: "Si vous êtes en oraison et qu'un malade vous appelle, laissez là votre oraison et allez servir le malade, car ce n'est pas quitter Dieu que de quitter Dieu pour Dieu". Ainsi nous pouvons conclure que la prière conduit au don de nous-mêmes dans une vraie charité.
Mais la prière incessante ne va pas de soi: un long chemin est nécessaire pour l'atteindre. De quel chemin s'agit-il? Il est multiple et dépend des inclinations de la grâce de chacun en particulier. En ce qui concerne les deux géants de la charité dont nous avons parlé plus haut, nous avons deux chemins vers la prière incessante du cœur: l'adoration silencieuse et prolongée du Saint-Sacrement et la pieuse récitation du rosaire.
Mais d'autres formules sont possibles: la prière de Jésus des orientaux, dont nous aurons l'occasion de reparler, la récitation intégrale des psaumes, la multiplication des courtes oraisons jaculatoires tout au long de nos journées, ou de fréquentes pauses pour de petits moments de prière personnelle, qui ne durent peut-être qu'une ou deux minutes mais qui sont très ferventes.
A chacun de trouver sa voie.
A suivre
Il y a deux champs sémantiques qui en fait n'en font qu'un: la prière incessante et la prière du cœur. Si nous questionnons les sources de la prière continuelle du cœur, un père du monachisme, Cassien (4ème siècle) a mis en parallèle la "persévérance dans la prière" et le maintien de la "pureté du cœur": entre les deux se nouent des rapports intimes et nécessaires. Les deux vont de pair. On pourrait ici évoquer la parole du Christ: Veillez et priez. D'une certaine manière, la priorité est donnée à la vigilance. La vigilance mène nécessairement à la prière, alors qu'une prière non assortie de vigilance risque de ne porter guère de fruits. Il n'existe pas de prière incessante quand notre prière n'est pas assortie de l'effort pour acquérir la paix de l'âme et la pureté du cœur.
Or le but de la vie chrétienne est d'atteindre la charité: la charité et la prière ne s'opposent pas. Pour Cassien le test de l'authenticité de la prière réside précisément dans le progrès de la charité. Il dit entre autres que si quelqu'un est interrompu dans sa prière et qu'il en conçoit de la colère, ce fait trahit l'inauthenticité de sa prière. Nous devons avoir un programme de prière mais si pour un motif de charité notre programme est bousculé, cela ne doit pas nous faire perdre la paix de l'âme, car ce qui compte en dernière analyse c'est la volonté de Dieu. Citons aussi saint Vincent de Paul dans une lettre à une des filles de la charité: "Si vous êtes en oraison et qu'un malade vous appelle, laissez là votre oraison et allez servir le malade, car ce n'est pas quitter Dieu que de quitter Dieu pour Dieu". Ainsi nous pouvons conclure que la prière conduit au don de nous-mêmes dans une vraie charité.
Mais la prière incessante ne va pas de soi: un long chemin est nécessaire pour l'atteindre. De quel chemin s'agit-il? Il est multiple et dépend des inclinations de la grâce de chacun en particulier. En ce qui concerne les deux géants de la charité dont nous avons parlé plus haut, nous avons deux chemins vers la prière incessante du cœur: l'adoration silencieuse et prolongée du Saint-Sacrement et la pieuse récitation du rosaire.
Mais d'autres formules sont possibles: la prière de Jésus des orientaux, dont nous aurons l'occasion de reparler, la récitation intégrale des psaumes, la multiplication des courtes oraisons jaculatoires tout au long de nos journées, ou de fréquentes pauses pour de petits moments de prière personnelle, qui ne durent peut-être qu'une ou deux minutes mais qui sont très ferventes.
A chacun de trouver sa voie.
A suivre
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