samedi 12 novembre 2016

La traduction du nouveau missel

Je voudrais vous proposer une traduction littérale, la plus fidèle possible à l'original latin, de quelques textes du missel romain actuel. Mon but est de vous faire savourer les prières liturgiques romaines et de montrer ainsi que malheureusement les traductions actuellement en usage vont toujours dans le sens d'un affadissement. Puisse le travail actuel en vue d'une nouvelle édition du missel français ne pas nous décevoir et nous donner à l'avenir le bonheur de goûter toute la saveur d'une liturgie authentique.
Comparez ma traduction littérale avec les textes actuels de votre missel et jugez par vous-mêmes. Bien entendu il s'agit d'un mot à mot et cette traduction ne serait pas utilisable comme telle. Enfin si des latinistes plus compétents que moi décelaient des erreurs de ma part, je serais heureux qu'ils m'en fassent part et d'avance je les en remercie. Je soulignerai les principales différences.


Je commence par le confiteor :
Frères, reconnaissons nos péchés, pour que nous soyons aptes à célébrer les mystères sacrés.
Je confesse à Dieu Tout-puissant et à vous, frères, que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, par action et par omission. C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute. C'est pourquoi je prie la bienheureuse Marie, toujours vierge, tous les anges et les saints de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

Au Gloria signalons : qui enlève les péchés du monde.

Au credo : consubstantiel au Père au lieu de même nature.

A l'offrande de la patène :
Tu es béni, Seigneur, Dieu de l'univers, parce que de ta libéralité, nous avons reçu le pain que nous t'offrons, fruit de la terre et de l’œuvre de la main des hommes, duquel pour nous sera fait le pain de vie.

En versant le vin et l'eau dans le calice :
Par le mystère de cette eau et de ce vin, puissions-nous avoir part à la divinité de celui qui a daigné devenir participant de notre humanité.

A l'offrande du calice :
Tu es béni, Seigneur, Dieu de l'univers, parce que de ta libéralité, nous avons reçu le vin que nous t'offrons, fruit de la vigne et de l’œuvre de la main des hommes, duquel pour nous sera fait le breuvage spirituel.

Prière du prêtre incliné :
En esprit d'humilité et avec un cœur brisé, puissions-nous être reçus par toi, Seigneur, et qu'aujourd'hui notre sacrifice s'accomplisse en ta présence de telle manière qu'il te plaise, Seigneur Dieu.

Orate fratres :
Priez, frères, pour que mon sacrifice et le vôtre soit agréé auprès de Dieu, le Père tout-puissant.
Que le Seigneur reçoive le sacrifice de tes mains, à la gloire et à la louange de son nom, et aussi pour notre utilité et celle de toute sa sainte Église.

À suivre



4 commentaires:

  1. Je comprends bien l'idée, Père, mais il y a quelque chose de contradictoire dans votre propos, car la traduction «littérale» n'est pas toujours la plus fidèle possible. Elle force parfois le sens. Par exemple «nimis» n'a pas nécessairement le sens de «trop», mais souvent simplement celui de «très, beaucoup». Un coeur «brisé» me semble excessif. D'autre part, la traduction que vous proposez manque parfois de précision sur des points théologiquement importants. Nous ne devenons pas «participants» de la divinité de la même façon que le Fils de Dieu est devenu «participant» de notre humanité (il y a deux mots différents en latin). Mais je suis bien d'accord avec vous pour dire que la traduction liturgique en usage affadit et même fausse bien souvent le sens du texte latin. Et que la traduction est un art difficile.

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  2. Merci de vos remarques. J'ai beaucoup hésité sur la traduction du nimis du confiteor. En latin classique il signifie "trop" mais dans le latin d'église il a aussi ce sens de beaucoup. Je pense que vous avez raison et je vais donc corriger mon texte. Pour "consortes" il y a la secunda Petri (1, 4): "divinae consortes naturae" traduit par certains en "avoir part à la nature divine". C'est moins fort que "être participants" et j'opte donc pour cette traduction. Mais toutes ces nuances ne sont peut-être pas perçues par tout le monde la même manière. En tout cas merci encore.

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  3. Bonjour,

    Je propose cette traduction du canon romain, d'après la Schola Saint-Maur.

    Souviens-Toi, Seigneur, de Tes serviteurs et de Tes servantes N. et N. et de tous ceux ici assemblés, dont tu connais la foi et la dévotion. Pour eux nous T’offrons ou ils T’offrent eux-mêmes ce Sacrifice de louange, pour eux et pour les leurs, pour la rédemption de leur âme, dans l’espérance du salut et de leur conservation ; et ils Te rendent cet hommage, à Toi, Dieu éternel, vivant et vrai.

    Unis dans une même communion, nous voulons vénérer en premier lieu la mémoire de la Glorieuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ et ensuite de Saint Joseph, son très chaste Époux, de Tes Saints Apôtres et Martyrs, Pierre et Paul, André, (Jacques, Jean,
    Thomas, Jacques, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon et Jude, Lin, Clet, Clément,
    Xyste, Corneille, Cyprien, Laurent, Chrysogone, Jean et Paul, Côme et Damien) et de tous Tes Saints. Accorde-nous, par leurs mérites et leurs prières d’être, toujours et partout, munis du secours de Ta protection. (Par le Christ notre Seigneur . Amen.)

    Voici donc l’Offrande que nous Te présentons, nous Tes serviteurs et Ta famille entière : nous Te supplions de l’accepter avec bienveillance, de disposer nos jours dans la paix, de nous arracher à la damnation éternelle et de nous recevoir au nombre de Tes élus .(Par le Christ notre Seigneur. Amen.)

    Cette Oblation, Dieu, nous T’en prions, daigne la bénir, l’agréer, l’approuver pleinement, la rendre parfaite et digne de Te plaire afin qu’elle devienne pour nous le Corps et le Sang de Ton Fils bien-aimé Jésus Christ, notre Seigneur.

    La veille de Sa Passion, Il prit le pain dans Ses mains saintes et vénérables, et, les yeux élevés au ciel, vers Toi, Dieu Son Père toutpuissant, Te rendant grâces, Il le bénit, le rompit, et le donna à Ses disciples en disant : PRENEZ ET MANGEZ EN TOUS : CECI EST MON CORPS, LIVRE POUR VOUS.

    De même, après le repas, prenant aussi ce précieux Calice dans Ses mains saintes et vénérables, Te rendant grâces de nouveau, Il le bénit, et le donna à Ses disciples en disant : PRENEZ ET BUVEZ EN TOUS : CECI EST LE CALICE DE MON SANG, LE SANG DE L’ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE, QUI SERA VERSE POUR VOUS ET POUR UNE MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. FAITES CECI EN MEMOIRE DE MOI.

    Mystère de foi.

    Nous annonçons Ta mort, Seigneur, nous célébrons Ta résurrection, jusqu’à ce que tu viennes.

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  4. C’est pourquoi, Seigneur, nous Tes serviteurs et Ton peuple saint avec nous, faisant mémoire de la Passion bienheureuse de Ton Fils, Jésus Christ notre Seigneur, de Sa Résurrection du séjour des morts et de Sa Glorieuse Ascension dans les cieux, nous Te présentons, Dieu de gloire et de majesté,
    cette Offrande choisie parmi les biens que Tu donnes, l’Hostie pure, l’Hostie sainte, l’Hostie immaculée, le Pain sacré de la vie éternelle et le Calice de l’éternel salut.

    Sur ces offrandes daigne jeter un regard favorable et accueillir dans Ta bienveillance ce Sacrifice Saint, cette Hostie immaculée, comme il Te plut d’accueillir les présents de Ton serviteur Abel le Juste, le Sacrifice de notre père Abraham, et celui que T’offrit Ton grand-prêtre Melchisedech.

    Nous T’en supplions, Dieu tout-puissant, fais porter ces Offrandes par Ton Saint Ange sur Ton autel céleste en présence de Ta divine majesté, afin qu’en recevant ici, par notre communion à l’autel, le Corps et le Sang sacrés de Ton Fils, nous puissions être comblés de Ta grâce et de toute bénédiction céleste. (Par le Christ notre Seigneur. Amen.)

    Souviens-Toi aussi, Seigneur, de Tes serviteurs et de Tes servantes N. et N. qui nous ont précédé, marqués du signe de la foi, et qui dorment du sommeil de la paix. Pour ceux-là, Seigneur, et pour tous ceux qui reposent dans le Christ : qu’ils entrent, nous implorons Ta bonté, dans le séjour de la
    fraîcheur, de la lumière et de la paix. (Par le Christ notre Seigneur . Amen.)

    Et à nous aussi pécheurs, Tes serviteurs, qui mettons notre espérance en Ta miséricorde infinie, daigne nous accorder une place dans la communauté de Tes Saints Apôtres et Martyrs, de Jean, Etienne, Matthias, Barnabé, (Ignace, Alexandre, Marcellin, Pierre, Félicité, Perpétue, Agathe, Lucie,
    Agnès, Cécile, Anastasie) et de tous Tes Saints ; admets-nous en leur compagnie,
    nous T’en supplions, sans considérer nos mérites mais Ta miséricorde. Par le Christ notre Seigneur.

    Par Lui, Seigneur, Tu ne cesses de créer tous ces biens et Tu les sanctifies, Tu les vivifies, et Tu les bénis pour nous en faire don.

    Par lui, avec lui et en lui, T’es donné, Dieu, père tout puissant, dans l’unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire, dans tous les siècles des siècles.

    Amen.

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