Dans
la première lecture, la Genèse nous rapporte la vocation d'Abraham.
Dimanche dernier, nous avions le récit de la tentation d'Adam et
Eve. Au début de son histoire, l'homme a douté de Dieu et n'a pas
fait confiance à sa parole. Aujourd'hui au contraire nous voyons
chez Abraham une totale confiance en Dieu. Il est devenu ainsi le
père des croyants et l'histoire du salut, c'est-à-dire du retour à
la foi et à la confiance en Dieu de toute l'humanité, a été
lancée. L'essentiel pour nous dans notre vie est en effet de
toujours faire confiance en Dieu. Abraham avait 75 ans et n'avait eu
aucun enfant. Humainement tout était fini pour lui. Mais il fit
confiance et devint ainsi le père d'une multitude. Il sera pour
toujours le modèle de notre foi.
Dans
la seconde lecture, arrêtons-nous à cette affirmation de saint
Paul : Jésus, notre Sauveur, a détruit la mort. C'est ce que
nous célébrerons le jour de Pâques. Mais pourtant la mort existe
encore. Nous mourrons tous un jour. Jésus, par le salut qu'il nous a
apporté, n'a en effet pas supprimé la mort biologique. Mais comme
le dit si bien la préface des défunts, la vie n'est pas enlevée,
elle est transformée. Pour celui qui croit, la mort n'est pas un
anéantissement mais un passage vers Dieu et la vie éternelle.
Depuis la résurrection du Christ, la mort ne nous sépare plus de la
vie éternelle de Dieu.
Dans
l'évangile, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et monte
sur une haute montagne. Moïse était lui aussi monté sur une haute
montagne pour recevoir les tables de la Loi et ainsi fut scellée la
première alliance. Élie sur la même montagne est le prophète qui
a rencontré Dieu dans le murmure d'une brise légère. Or ces deux
personnages de l'ancienne alliance sont là avec Jésus dans la scène
d'aujourd'hui. Sont présent avec Jésus, les deux colonnes de
l'ancien testament, Moïse et Élie, et les trois colonnes de
l’Église du nouveau testament, Pierre, Jacques et Jean.
Pierre
propose d'élever trois tentes. Selon certains, cela pourrait
indiquer que la transfiguration a eu lieu lors de la fête des
tentes, une fête particulièrement lourde de signification pour les
juifs. Pendant cette fête, les juifs montaient des tentes pendant
quelques jours pour commémorer le séjour au désert. C'était une
période au cours de laquelle on attendait tout spécialement le
venue du Messie. Et justement le messie est intronisé par le Père
lors de la transfiguration : Celui-ci est mon fils
bien-aimé ; écoutez-le. Les juifs attendaient un roi, fils
de David, qui restaurerait le royaume d'Israël. Mais Dieu avait le
dessein de nous donner un messie qui devait passer par la souffrance,
l’humiliation et la mort, pour sauver radicalement, non un seul
peuple, mais toute l'humanité du péché et de la mort. La
Transfiguration est une préfiguration de la victoire de Pâques.
Cette grâce est donnée aux trois apôtres afin de les fortifier au
moment crucial et douloureux de la passion. Mais nous savons que les
apôtres feront finalement défection à ce moment-là, sauf
peut-être saint Jean qui sera aux pieds de la Croix avec Marie.
Jésus
donne enfin l'ordre aux apôtres de ne rien dire, avant que le Fils
de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Ce n'est en effet
qu'après Pâques et la Pentecôte, que les apôtres, revêtus de la
force de l'Esprit Saint, pourront être les témoins véridiques de
la victoire définitive du Christ sur la mort et de la rédemption de
l'humanité.
Que
les lectures de ce jour nous fortifient dans notre confiance en Dieu,
à l'imitation d'Abraham, et dans notre foi en la victoire du Christ.
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