Avec
l'évangile de ce samedi, nous sommes presque à la finale du récit
de saint Marc. Cet évangéliste nous brosse un résumé succinct des
apparitions du ressuscité le jour de Pâques. D'abord, l'apparition
à Marie-Madeleine, qui nous est racontée admirablement et en
détails en l'évangile de Jean. Puis celle aux disciples d'Emmaüs,
que nous trouvons chez saint Luc. Enfin, il y a l'apparition aux
Onze. Dans les deux premiers cas, Marc note que les compagnons de
Jésus n'ajoutent foi ni au récit de Marie-Madeleine, ni à celui
des disciples d'Emmaüs, si bien que lors de son apparition du soir
Jésus leur reprochera de manquer de foi et d'être si peu ouverts.
Chez
saint Luc, on lit quelque chose qui est en apparence contradictoire :
quand les disciples d'Emmaüs retrouvent les apôtres, ces derniers
leur dirent : « En vérité, le Seigneur est ressuscité
et il est apparu à Simon ». Et saint Matthieu, en donnant le
récit de l'apparition sur la montagne en Galilée, précise :
« En le voyant, ils se prosternèrent, mais certains gardèrent
des doutes ».
Alors
une question se pose : les apôtres crurent-ils ou
doutèrent-ils ? En fait, ils eurent les deux réactions. Selon
Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome, il est probable que le doute
ne dura qu'un instant. Chaque fois que le ressuscité apparaissait,
un premier mouvement d'hésitation saisissait les disciples. Mais en
fin de compte la foi finissait par triompher. N'est-ce pas consolant
et réconfortant pour nous d'apprendre cette hésitation spontanée,
mais ensuite transcendée en un acte de foi ? Il nous arrive
parfois aussi de douter, mais la prière nous aidera toujours à
retrouver la foi et la confiance. Reconnaissons que si nous avons la
foi, il nous arrive aussi par moment de passer par l'épreuve du
doute, car nous sommes de fragiles créatures et en outre nous sommes
pécheurs. Si nous voulons que notre foi grandisse et si nous
désirons persévérer dans la foi jusqu'à la fin de notre vie et
obtenir ainsi le salut éternel, le grand moyen est celui de la
prière, comme l'a dit si bien saint Alphonse de Liguori :
« Celui qui prie se sauve, celui qui ne prie pas se damne ».
On pourrait aussi citer cette phrase du Padre Pio : « Celui
qui prie beaucoup se sauve, celui qui prie peu est en danger, celui
qui ne prie pas se perd ».
Dans
la dernière partie de notre texte, Jésus envoie ses apôtres en
mission. Il s'agit de porter la Bonne nouvelle à tous les hommes,
dans le monde entier. Quelle est cette bonne nouvelle ? Le
Christ est ressuscité, la mort est vaincue, la miséricorde a
triomphé, le pardon et la vie éternelle nous sont acquis Dans
l'évangile de Jean, on insiste sur le pouvoir que les apôtres vont
avoir maintenant de pardonner et de remettre les péchés. C'est
pourquoi, demain, premier dimanche après Pâques, nous aurons la
grande fête de la Divine Miséricorde. En ce jour, nous serons face
au Christ qui tiendra dans ses mains une feuille avec tous nos péchés
écrits dessus, et le Seigneur d'un geste royal, devant nous,
déchirera en mille morceaux cette feuille qui nous condamne et nous
ouvrira les bras pour nous presser sur son cœur. Pâques c'est la
grande absolution du Père accordée au monde entier. Portons donc
cette Bonne Nouvelle à toute la création.
Père
Simon Noël, Chevetogne
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