C'est
Noël ! Partout dans le monde chrétien, des crèches de
Bethléem s'offrent à notre regard et à notre contemplation.
Qu'elles soient napolitaines, provençales ou d'autres pays encore,
la même scène ravissante est devant nous : l'Enfant Jésus
dans la mangeoire, Marie et Joseph en adoration, l'âne et le bœuf,
les bergers avec leurs agneaux, les mages avec leurs présents, et
dans le ciel le chœur des anges qui chantent la Gloire de Dieu et la
paix sur la terre. Un Dieu éternel s'est fait petit enfant parmi
nous.
Qui ne sait qu'un enfant pardonne facilement? Noël
c'est bien cela d'abord : Dieu offre son pardon à l'homme dans
le sourire d'un enfant. Dieu pardonne facilement, comme seul un
enfant sait le faire. Et comme le pape François aime le dire, quand
Dieu pardonne, il oublie vraiment. C'est là du reste le motif le
plus profond du secret rigoureux de la confession, auquel le prêtre
est tenu. Comment un prêtre pourrait-il se souvenir de choses que
Dieu lui-même a oubliées ? A nous d'accepter avec la même
simplicité enfantine ce pardon divin et goûter ainsi la paix de ce
jour, et la réconciliation définitive entre Dieu et l'humanité.
Face
à un enfant, nous n'avons aucune peur, nous sommes charmés par sa
petitesse et sa grâce, nous sommes tout à fait à l'aise. Le
Seigneur s'est fait l'un de nous, il a caché entièrement sa gloire
divine, pour que nous n'ayons plus cette peur qui fut celle d'Adam
dans le jardin après la faute, quand il se cacha, parce qu'il avait
peur et avait honte. Le Seigneur veut que nous ayons désormais avec
lui une relation de familiarité, d'intimité et de confiance. Il a
simplement soif d'être aimé, et c'est tout de suite, tels que nous
sommes, que nous devons commencer à l'aimer, sans attendre d'être
parfaits pour cela.
Le
verbe s'est fait chair et il a demeuré parmi nous. Et
il demeure encore avec nous dans le mystère de l'eucharistie. Ce
n'est pas sans raison que toutes les fêtes chrétiennes, et parmi
elles celle d'aujourd'hui, se célèbrent principalement par
l'eucharistie, ce sacrement qui contient tous les mystères du
Christ. Si le Seigneur par amour pour nous s'est fait homme, s'est
fait tout proche de nous, Emmanuel, Dieu avec nous, il est aussi
celui qui a dit le Jeudi-Saint : J'ai désiré d'un
immense désir manger cette pâque avec vous. Dans
l'apocalypse il dit ceci : Voici que je me tiens à la
porte et que je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la
porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi.
Si nous savions comme Jésus a
faim de nous, comme il brûle du désir de venir dans notre cœur,
comme il est impatient de descendre en nous, supprimant, entre nous
et lui, toute distance, en descendant au fond de notre âme !
C'est le même amour qui a poussé le Seigneur à se faire homme et à
instituer l'eucharistie, sacrement par excellence de son amour. Il y
a la crèche de Bethléem. Il y a aussi la crèche de notre cœur. En
célébrant l'eucharistie, nous fêtons Noël, non plus seulement
d'une manière extérieure, mais d'une manière tout intérieure.
Celui qui est né à Bethléem il y a 2 000 ans, naît aujourd'hui
dans notre cœur.
Il
veut naître en nous, se reposer en nous, s'établir en nous et
demeurer avec nous. Certes nous n'en sommes pas dignes, qu'il vienne
sous notre toit, notre âme est souvent aussi sale qu'une étable à
bestiaux, mais en venant en nous, il en fait un paradis de délices,
car il y fait briller sa lumière, sa pureté infinie et il opère en
nous une œuvre de sanctification et de divinisation. Chaque fois que
le Verbe de Dieu naît ainsi dans notre âme, les anges chantent pour
nous aussi : Aujourd'hui un Sauveur vous est né.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes
qu'il aime.
Alors
en cette sainte eucharistie, c'est maintenant que Noël se produit.
Ce n'est pas seulement un souvenir du passé, c'est un mystère que
nous vivons maintenant, qui doit transformer notre existence et nous
faire chanter sans cesse les merveilles de Dieu.
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