Saint Michel archange |
Dans le journal espagnol El Mundo, a paru il y a quelque temps une
interview du nouveau général des jésuites. Le « pape noir »,
vers la fin, dit cette chose troublante : « Hemos hecho
figuras simbólicas, como el diablo, para expresar el mal ». Si
je comprends bien, le diable serait une invention humaine pour
symboliser le mal. Peut-être s'est-il mal exprimé et des
rectifications vont-elles être apportées dans les jours qui
viennent. Peut-être au contraire n'y aura-t-il aucune réaction de
ceux qui sont chargés de défendre le dépôt de la foi. Quoi qu'il
en soit, de tels propos sont contraires à la Sainte Écriture et à
la tradition de l’Église. Que signifient encore les exercices
spirituels de saint Ignace, qui nous aident à discerner entre les
pensées qui viennent du Saint-Esprit et celles qui viennent du
démon ? Que signifient les homélies du pape François qui
régulièrement nous parlent du diable et de ses ruses ?
Pour
mieux comprendre les signes des temps et avoir une perception plus
juste de l'histoire de l’Église à notre époque, dans sa
dimension surnaturelle et invisible, je voudrais rappeler trois
faits.
D'abord,
les prophéties de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, cette
mystique qui semble bien avoir entrevu la crise actuelle de l’Église.
Elle a dans ses visions prophétiques annoncé pour l’Église
catholique une période de véritable auto-démolition. L'atmosphère
actuelle, surtout depuis les années Soixante du siècle dernier, est
en effet saturée d'influence satanique. Le pape Paul VI, dans son
homélie du 29 juin 1972, l'a dit très clairement : « Devant
la situation de l'Église d'aujourd'hui, nous avons le sentiment que
par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le peuple de
Dieu ».
Anne-Catherine Emmerich |
La
pape Léon XIII eut lui aussi la même vision sinistre et
prémonitoire. Laissons la parole à l'un de ses secrétaires, le
père Domenico Penchenino : « Le 13 octobre 1884 au matin, le
Souverain Pontife avait fini de célébrer la messe et en suivait une
autre, offerte en action de grâce, comme il faisait d’habitude.
Tout à coup, on l’a vu dresser énergiquement la tête, puis fixer
intensément quelque chose au-dessus du célébrant. Il avait le
regard fixe, les paupières comme figées, l’air à la fois atterré
et émerveillé. Son teint avait changé de couleur, et les traits de
son visage n’étaient plus les mêmes. Quelque chose d’étrange,
de grand, lui était arrivée. Finalement, comme retrouvant ses
esprits, d’un petit coup de main, mais énergiquement, il s’est
levé et on l’a vu se diriger vers son bureau. Ses proches
s’empressèrent de le suivre. Ils lui murmurèrent : “Saint-Père,
ça ne va pas ? Vous avez besoin de quelque chose ?”. Il répondit
: “Rien, rien”. Une demi-heure plus tard, il a fait appelé le
secrétaire de la congrégation chargée des rites et, lui tendant
une feuille de papier, a demandé de le faire imprimer et de
l’envoyer à tous les évêques du monde. Que contenait ce papier ?
La prière que nous récitons après avoir invoqué le Prince de la
Milice Céleste, implorant Dieu qu’Il repousse Satan en enfer ».
Quelle fut cette vision ? Le pape aurait vu, dans un avenir
proche ou lointain, un véritable déchaînement des forces
sataniques contre l’Église et même au sein de celle ci. Le
cardinal Nasalli Rocca, témoigne : « Léon XIII a écrit lui-même
cette prière. La phrase : “Les autres esprits mauvais qui rôdent
dans le monde pour la perte des âmes” a une explication
historique, qui nous a été maintes fois reportée par son
secrétaire particulier, Mgr Rinaldo Angeli. Le pape a vraiment eu
cette vision. Il a vu des esprits mauvais se masser au-dessus de la
Ville Éternelle. De cette expérience est née la prière qu’il a
voulu que toute l’Église récite. Et ce n’est pas tout. Il a
écrit de sa main un exorcisme spécial, inscrit dans le Rituel
romain. Il recommandait aux évêques et aux prêtres de réciter
cette prière d’exorcisme dans leurs diocèses et paroisses. Et
lui-même la récitait très souvent dans la journée ». Cette
prière à Saint Michel archange fut dite après les messes basses
dans toute l’Église jusqu'au 26 septembre 1964, date à laquelle
l'instruction Inter oecumenici ordonna la suppression des prières de
Léon XIII. Cette décision ne fut absolument pas partagée par
saint Pio de Pietralcina qui ne cessera de la réciter jusqu’à sa
mort en 1968. Heureusement, en 1994, le Pape saint Jean-Paul II
affronta la question de la fameuse prière en ces termes : « Même
si aujourd’hui cette prière n’est plus récitée à la fin de la
célébration eucharistique, j’invite tout un chacun à ne pas
l’oublier, mais à la réciter pour obtenir de l’aide dans son
combat contre les forces des ténèbres et contre l’esprit de ce
monde ».
Voici
le texte de cette prière d'exorcisme. Nous sommes invités à la
dire souvent. Elle est très puissante, y compris pour nos propres
problèmes personnels, quand il s'agit d'affronter les forces du mal
dans notre propre existence : Saint Michel Archange,
défends-nous dans le combat, sois notre secours contre la Malice et
les embûches du démon. Nous le demandons en suppliant : que Dieu
lui impose son pouvoir ; et toi, Prince de la milice céleste, par la
Puissance divine, repousse en enfer Satan et les autres esprits
mauvais qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes.
Le Père Cestac |
Un
dernier fait, tiré de la vie du Père Cestac, béatifié récemment,
et qui fut un apôtre parmi les prostituées à Bayonne. Il eut une
vision de la Sainte Vierge qui lui révéla à lui aussi ce
déchaînement à venir de Satan dans le monde et dans l’Église.
Notre-Dame lui révéla qu'elle avait un rôle capital à jouer pour
contrecarrer l'activité de Satan, mais qu'elle ne pourrait jouer ce
rôle que si on la priait. Elle enseigna au Père Cestac la prière
qu'il faudrait dire dans ce but : Auguste Reine des Cieux,
Souveraine Maîtresse des Anges, Vous qui, dès le commencement, avez
reçu de Dieu le pouvoir et la mission d'écraser la tête de Satan,
nous Vous le demandons humblement : envoyez vos légions célestes
pour que, sous vos ordres et par votre puissance, elles poursuivent
les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les
refoulent dans l'abîme.
Certains livres donnent une formule plus longue de cette prière,
d'une puissance redoutable elle aussi. Mais c'est parce qu'on y
ajouté dans la suite un complément. Mais le texte original que je
vous donne est la formule originale, donnée par Marie au Père
Cestac. On peut aussi faire de cette prière, un véritable
auto-exorcisme personnel, lorsqu'on se sent submergé par le mal dans
notre propre existence, par exemple en répétant cette prière neuf
fois de suite.
Conclusion : les propos ambigus du général des jésuites
affadissent la foi. Mettons-nous plutôt à l'école des saints.
Redisons avec foi et confiance les prières à Saint Michel et à la
Reine des Anges. Nous participerons ainsi par la prière au combat
invisible entre la vraie Église, celle de Jésus et de ses saints,
et la Contre-Église de Satan et de ses suppôts.
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