Le Christ face à nos souffrances
Notre-Seigneur Jésus-Christ est venu en ce monde pour nous apporter
la divine miséricorde du Père éternel sur toute la misère
humaine : le mal, le péché, la souffrance, la maladie et enfin
la mort. Nous le voyons à l’œuvre dès le commencement de son
ministère en Galilée. Nous le voyons pardonner et remettre les
péchés, nous le voyons expulser le démon, nous le voyons aussi
imposer les mains aux malades pour qu'ils se sentent mieux. Le péché
est une maladie de l'âme, mais la maladie du corps n'est pas elle
non plus oubliée par Jésus. Il donne toute son importance à la
guérison des maladies corporelles. Jésus a associé les deux
facettes de son ministère, lors d'une controverse avec les
pharisiens, au moment de la vocation de saint Matthieu : Ce
ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais
les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs
(Mc 2, 17).
Le
sacrement de l'onction des malades
Jésus-Christ
a institué un sacrement spécial pour les malades. Cela prouve toute
l'importance qu'il accordait à la souffrance humaine et montre sa
compassion infinie pour les malades et son désir de leur venir en
aide et de les soulager. Citons ici ce que dit le concile Vatican II
sur ce sacrement spécial : Par la sainte onction des
malades et la prière des prêtres, c’est l’Église tout entière
qui recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, pour
qu’il les soulage et les sauve; bien mieux, elle les exhorte à
s’associer librement à la passion et à la mort du Christ afin
d’apporter leur part pour le bien du Peuple de Dieu (Lumen
Gentium 11).
La sainte onction des malades est
donc un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il est
suggéré dans l’Évangile de Marc. Nous voyons en effet que les
apôtres, envoyés en mission par Jésus, faisaient de
nombreuses onctions d'huile à des malades et les guérissaient (Mc
6, 13). Mais c'est l’apôtre
saint Jacques qui a promulgué l'institution de ce sacrement
lorsqu'il a écrit dans son épître : Si l’un de
vous est malade, qu’il fasse appeler les anciens de la communauté
qui prieront pour lui en pratiquant une onction d’huile au nom du
Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade,
le Seigneur le relèvera, et s’il a commis des péchés, ils lui
seront pardonnés (Jc5, 14-15).
Avec l’imposition des mains,
l’onction rappelle l’attention et la tendresse de Jésus Christ
envers les personnes malades. Comme
tout sacrement véritable et authentique de la Nouvelle Loi,
l'onction des malades en premier lieu offre à tout fidèle chrétien
la grâce sanctifiante. Dans le récit de la guérison du paralytique
de Capharnaüm (Mc 2, 1-12), Jésus dit d'abord au malade : Mon
enfant, tes péchés te sont remis.
Et ensuite seulement il le guérit de son infirmité corporelle :
Je te le dis, lève-toi, prends ton grabat et retourne chez
toi. Ce qui compte avant tout
pour Jésus-Christ, c'est donc de donner la vie à l'âme, de
communiquer la grâce sanctifiante, qui s’épanouira
ensuite dans la vie éternelle. Tel
est donc le premier et principal effet du sacrement des malades.
Grâces
sacramentelles particulières du sacrement des malades
Mais par rapport aux autres sacrements, l'onction des malades a des
effets spécifiques, que nous pouvons énumérer comme suit :
1. l'union plus intime avec le Christ dans sa Passion rédemptrice,
pour le bien du malade et celui de toute l’Église ;
2. la consolation, la paix et la force pour vaincre les difficultés
et les souffrances propres à l’état de maladie grave ou à la
fragilité de la vieillesse ;
3. la guérison des séquelles du
péché, c'est-à-dire les
faiblesses de l'âme et les mauvaises habitudes qui dérivent du
péché ; le pardon des
péchés véniels, et également des péchés mortels dont le malade
s’est repenti mais sans avoir pu recevoir le sacrement de la
Pénitence ;
4. le rétablissement de la santé
corporelle, si telle est la volonté de Dieu, quand
cela est utile au salut de l'âme ;
5. la préparation au passage vers
la vie éternelle. Dans ce sens le Catéchisme de l'Église
Catholique affirme : Cette grâce spécifique de l’Onction
des malades est un don du Saint-Esprit qui renouvelle la confiance et
la foi en Dieu et fortifie contre les tentations du malin, tentation
de découragement et d’angoisse de la mort (cf. He 2, 15)
(Catéchisme, 1520). Ainsi
allégé, le malade supporte plus facilement les peines et les
fatigues de la maladie et résiste mieux aux tentations du démon.
L'onction des malades est donc le
sacrement de la présence du Seigneur à nos côtés dans les moments
d´épreuve que sont la maladie ou la vieillesse. La célébration de
ce sacrement consiste en l’onction d’huile bénite sur le front
et en l’imposition des mains. Consacrée par l’évêque lors de
la messe chrismale annuelle, l’huile dite des malades apporte force
et douceur. Elle pénètre la peau, répand sa bonne odeur, fortifie
le corps. Voici les mots qui accompagnent l’onction avec l’huile
sainte sur le front et dans les mains des malades : Par
cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté vous
réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi, vous ayant
libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.
Autres
aspects de la pastorale de l’Église pour les malades
Outre le sacrement des malades, il
existe aussi de manière plus générale dans la pratique de l’Église
d'autres moyens pour venir en aide et soulager les personnes
souffrantes : la prière pour les malades, la bénédiction des
malades et les sacramentaux. C'est donc tout un ensemble, très
riche, qui entoure ou prolonge le sacrement des malades. Voici par
exemple la bénédiction des
malades que nous donne le rituel romain de 1614, publié par le pape
Paul V, à la suite du concile de Trente. Il nous dit comment un
prêtre peut prier et bénir un malade, lorsqu'il lui rend visite. Il
comprend trois prières pour commencer. Voici le texte de la
troisième : Seigneur miséricordieux, consolateur de
tous ceux qui croient en toi, nous faisons appel à ta compassion
sans limite afin que, avec mon humble visite, tu puisses également
visiter ce serviteur (cette servante) qui est à toi,
couché sur son lit de douleur, comme tu as visité la belle-mère
de Simon Pierre. Sois-lui propice, Seigneur, pour qu'il (elle)
puisse récupérer la santé perdue, et se joindre à ton
Église en te rendant grâce, toi qui vis et règnes,
Dieu pour les siècles des siècles. Ensuite
le prêtre étend la main droite vers le malade et le bénit ainsi :
Que notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous pour vous
protéger, en vous pour vous préserver, devant vous pour vous
conduire, derrière vous pour vous protéger, au-dessus de vous pour
vous bénir. Lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit
pour les siècles des siècles. Amen. Que la bénédiction de Dieu
tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, vienne sur vous et
demeure avec vous pour toujours. Amen. Il
asperge enfin la personne malade avec de l'eau bénite.
Les sacramentaux ont été institués
par l’Église, à l’imitation des sacrements, pour obtenir des
effets avant tout spirituels mais aussi corporels. A la différence
des sacrements institués par Jésus-Christ, qui produisent leur
effet par eux-mêmes (ex opere operato), les sacramentaux ont un
effet qui dépend de l’esprit de foi et de la ferveur de ceux qui
les font et les reçoivent. Cet effet consiste en une protection et
une aide particulière du ciel pour chaque circonstance particulière
de la vie. Parmi eux une
place existe pour la bénédiction des personnes, en particulier des
malades.
Il
faut aussi évoquer la journée annuelle des malades, instituée par
l’Église, et placée à la date du 11 février, anniversaire des
apparitions de Lourdes. On sait qu'en effet à Lourdes, la prière
pour les malades a pris toute son importance, avec la procession du
Saint-Sacrement et
la bénédiction des malades.
Comme il le faisait en Palestine, Notre-Seigneur Jésus-Christ,
réellement présent dans le Saint-Sacrement, passe au milieu des
malades pour les bénir et les réconforter. Et parfois des guérisons
spectaculaires se produisent.
Prière
de louange et de guérison dans le renouveau charismatique
A la paroisse de saint
Nicolas-des-champs à Paris, se tient chaque semaine une soirée de
prière pour les malades, organisée par la Communauté de
l'Emmanuel. Elle a lieu le jeudi sauf en été. J'ai
eu moi-même l'occasion d'y participer une fois.
Lors de cette prière, des
guérisons ont lieu et des témoignages sont lus, provenant des
personnes guéries. La réunion se
fait en présence du Saint-Sacrement exposé sur l'autel. Il y a un
temps d'adoration silencieuse, poursuivi par la prière du rosaire.
Il y a ensuite des chants de louange et un enseignement donné par un
prêtre. C'est alors le moment de lire les témoignages écrits des
personnes qui entendent rendre grâce pour les guérisons reçues
lors des réunions précédentes. Puis c'est le moment du passage du
Saint-Sacrement au milieu de l'assemblée. Un prêtre porte
l'ostensoir et s'arrête de nombreuses fois au milieu de la foule
pour bénir lentement et solennellement les personnes présentes.
Pendant ce temps, un prêtre, qui jouit du charisme de connaissance,
depuis le sanctuaire, annonce les grâces que le Seigneur est en
train d'accorder : grâces de guérison corporelle ou
spirituelle. C'est vraiment impressionnant. La réunion se conclut
par l'action de grâce. De
telles réunions, fruit du renouveau charismatique contemporain, nous
font revivre vraiment le ministère de Jésus-Christ lorsqu'il était
parmi nous et qu'il accueillait les malades pour les réconforter et
les guérir.
Conclusion
L’Église, par sa pastorale envers
les malades, entend prolonger à travers l'histoire le ministère
particulier et fécond de Notre-Seigneur Jésus-Christ. L’Église
nous donne non seulement un enseignement sur l'origine et le sens de
la souffrance, mais aussi elle combat et lutte contre le mal sous
toutes ses formes, principalement le péché et la maladie. C'est
la rédemption de la totalité de l'être humain qui est ici en jeu,
l'âme et le corps, et cela sera de façon plénière accompli dans
le Royaume, comme nous le disons dans la troisième prière
eucharistique dans la prière spéciale pour les défunts : le
jour où le Christ, ressuscitant les morts, rendra nos pauvres corps
pareils à son corps glorieux... dans ton Royaume où nous espérons
être comblés de ta gloire, tous ensemble et pour toujours, quand tu
essuieras toute larme de nos yeux; en te voyant, toi notre Dieu, tel
que tu es, nous te serons semblables éternellement, et sans fin,
nous chanterons ta louange.
Que ton règne vienne, implorons-nous dans le Notre Père. En quoi consiste donc ce règne de Dieu, ici et maintenant ? Il suffit de lire ce que Jésus en a dit (Luc 7, 20-21) :
RépondreSupprimerEtant donc venus à Jésus : "Jean-Baptiste, lui dirent-ils, nous a envoyés vers toi pour te demander: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?
A ce moment même, Jésus guérit un grand nombre de personnes affligées par la maladie, les infirmités, ou les esprits malins, et accorda la vue à plusieurs aveugles.
Puis il répondit aux envoyés: "Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés."
Voici 7 signes de la présence du Royaume de Dieu : 6 d'entre eux sont des guérisons physiques concrètes et des guérisons spirituelles (expulsion des démons). Un seul signe concerne la prédication verbale.
Pourquoi avoir laissé tomber les 6 signes donnés par le Messie (et le pouvoir de les réaliser qu'il nous a transmis) et n'en montrer qu'un seul : prêcher ?
Dans les Actes des Apôtres, la Parole est TOUJOURS accompagnée des "signes et prodiges" qui attestent de sa vérité.
On n'évangélisera pas sans revenir à l'imitation du Christ et des des disciples des premiers temps. Pas besoin d'être membre d'une association charismatique pour cela. Tous les baptisés confirmés sont remplis de l'Esprit Saint et envoyés en mission... S'ils osent se lancer et si on les laisse faire...