Jésus
avait choisi ses 12 apôtres dans le dessein formel de les envoyer
prêcher la bonne nouvelle au monde entier. Il fallait donc qu'il les
instruisît sur cette bonne nouvelle à annoncer. C'est ce qu'il fit
sans tarder dès le début de son ministère. Le premier grand sermon
que Jésus prononça est le sermon sur la montagne et il commence par
la proclamation des 8 béatitudes.
En
parlant alors comme il le fit, Jésus a voulu nous donner les lois
fondamentales du véritable bonheur. Ces principes du vrai bonheur
avaient été corrompus par les passions du paganisme et par les
préjugés du judaïsme. Ces lois du vrai bonheur sont encore
aujourd'hui ignorées et méprisées par le monde. Notre monde est en
effet dominé par ces fausses valeurs que sont le pouvoir, l'argent
et la recherche effrénée des jouissances de cette vie. L’Évangile
au contraire nous parle d'humilité, de pauvreté et de pureté.
Examinons
de plus près deux des béatitudes proposées. D'abord la toute
première : Heureux ceux qui sont pauvres en esprit. Les pauvres
en esprit sont ceux qui sont détachés des biens de la terre. Leur
cœur en effet est libre et ils possèdent déjà le royaume des
cieux, parce que dès à présent, sans crainte ni sollicitude, ils
sont établis dans la paix, qui est un avant-goût du bonheur
céleste.
Qui
sont ces pauvres en esprit dans la pratique ? Ce sont ceux qui
d'abord sont économes dans leurs dépenses et qui se contentent de
ce qu'ils ont en ne se laissant pas prendre par les mirages et les
illusions de la société de consommation. Le monde actuel nous
pousse à acheter sans cesse de nouvelles choses ? Certaines
personnes ne savent pas s'empêcher de faire du lèche-vitrine, de se
laisser tenter et d'entrer dans les magasins pour acheter sans cesse
de nouvelles choses, dont elles n'ont pas vraiment besoin :
vêtements, bijoux, appareils de plus en plus sophistiqués, que
sais-je encore ? Mais au bout du compte elles ne récoltent
qu'un vide affreux dans le cœur. Par contre celui qui reste maître
de lui et qui vit dans une certaine sobriété goûte en lui-même
une plénitude intérieure et une joie profonde, que le monde ne peut
lui ravir.
Une
autre manière de vivre la pauvreté, c'est le partage. Si on a du
superflu, il s'agit de le donner à ceux qui sont dans le besoin ou à
de bonnes œuvres. En pratiquant ainsi l'aumône on s'enrichit pour
Dieu, car qui donne aux pauvres prête à Dieu.
Une
autre béatitude qui doit retenir notre attention est celle-ci :
Heureux les doux. Elle s'oppose à une autre caractéristique de
notre monde, qui est la violence, la dureté, l'agressivité. L'un
des chemins pour vivre cette douceur c'est de prendre conscience de
la douceur infinie de Dieu. Cette douceur divine nous enveloppe et
dans la prière, nous pouvons la goûter, la savourer et nous plonger
en elle. Une personne qui prie beaucoup finit par devenir tout à
fait douce, car elle est pénétrée par la douceur même de Dieu.
Même si naturellement cette personne est portée à l'impatience, à
la colère ou au ressentiment, elle finira par s'adoucir et ainsi
elle sera plus heureuse. Elle acquerra une entière liberté d'esprit
et une paix inaltérable au milieu des vicissitudes de la vie.
Restons-en
là. Notre choix est le suivant : vivre selon les passions du
monde dans la violence ou la recherche effrénée des jouissances de
ce monde, ou croire vraiment en la parole du Christ et préférer le
bonheur dont son Évangile nous livre quelques secrets.
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