Jésus
enseigne la foule depuis la barque de Pierre. Cette barque symbolise
bien l’Église, avec le pape, successeur de saint Pierre, à sa
tête. Cela nous rappelle que c'est maintenant par l’Église que
Jésus nous enseigne ce que nous devons croire ou faire pour obtenir
la vie éternelle. Le catéchisme de Belgique disait cela très
bien : La doctrine chrétienne, dont
le catéchisme est le résumé, est la doctrine que
Jésus-Christ est venu annoncer au monde, que les apôtres ont
prêchée et que l’Église continue à enseigner.
Après
avoir donné son enseignement, Jésus va opérer le miracle de la
pêche miraculeuse. Les miracles sont une autre façon d'enseigner de
Jésus-Christ. Il donne ici une parole pour les futurs apôtres :
Jetez vos filets. Et Jésus dit à Pierre : A partir
de maintenant ce sont des hommes que tu prendras.
On
commence à être apôtre, coopérateur du Christ, quand on fait plus
que de rendre des services dans une institution ou une paroisse,
quand on accepte d'être responsable des personnes : pêcheur
d'hommes.
Le
prêtre est donc un apôtre, un pêcheur d'hommes, parce qu'il doit
être un père spirituel, quelqu'un qui cherche à donner la vraie
vie de l'âme, la vie spirituelle, la vie surnaturelle, la vie de la
grâce. Il n'y a pas d'autre but pour un prêtre, que ce soit en
annonçant la Parole ou en donnant les sacrements.
Mais
ce jour-là Pierre s'est écrié : Éloigne-toi de moi, car
je suis un pécheur. Pierre croyait connaître Jésus mais il est
pris d'une crainte soudaine. Il vient de sentir le passage de Dieu
dans sa vie. Il a été pénétré au plus intime de lui-même. C'est
un premier acte de foi en la divinité de Jésus-Christ. Mais le
Christ a besoin de pécheurs pour sauver les pécheurs.
Cela
nous renvoie à l'expérience d'Isaïe dans la première lecture. En
présence du Dieu trois fois saint, Isaïe se sent pécheur, il est
envahi par la crainte révérencielle, qui n'est pas de la peur, non
pas à cause d'un péché particulier, mais à cause de sa propre
nature. Il se sent comme un néant en face de ce Dieu qui l'enveloppe
de sa présence.
Plus
nous nous approchons de Dieu, plus nous ressentons la profondeur de
notre misère. Dans la lumière de Dieu, nous voyons toujours mieux
les taches de notre âme, que sont nos péchés. C'est donc une
illusion de penser que nous arriverons un jour à une harmonie ou un
équilibre intérieur qui nous permettront de faire enfin sans
difficulté la volonté de Dieu. Nous connaîtrons plutôt la
fatigue, la pesanteur et l'aridité. C'est alors que nous grandirons
dans la foi qui nous sauve et qui plaît à Dieu. C'est alors que
nous pourrons vraiment le laisser faire, Lui. Et ce sera souvent dans
l'ignorance de son action en nous. Et si nous pressentons que nous
allons rester longtemps dans l'aridité ou la désolation, peut-être
toute notre vie, voyons cela comme une bénédiction et non un
malheur, car le Seigneur veut ainsi nous rendre plus saint et nous
préparer un ciel plus beau.
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