Ce
que dit saint Jean Baptiste à la fin de l'évangile d'aujourd'hui
est à rapprocher de la lecture du prophète Isaïe et concerne à la
fois la venue du Fils de Dieu, par le mystère de son incarnation, il
y a 2000 ans, et son retour dans la gloire à la fin des temps :
Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa
main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s'éteint pas.
Le prophète Isaïe lui nous annonce la première venue du Christ :
Sur lui reposera l'esprit du Seigneur. Ensuite il nous parle
du monde à venir, celui qu'inaugurera le retour en gloire du Christ,
et nous le décrit comme un monde paradisiaque, dans lequel le mal
n'existera plus, ce qui est entre autres symbolisé par la
cohabitation pacifique des animaux, qui ne se dévoreront plus les
uns les autres : Le loup habitera avec l'agneau... Il
n'y aura plus de mal ni de corruption sur ma montagne sainte...
Dans sa première venue le Christ nous a obtenu en effet la grâce
sanctifiante et toutes les grâces actuelles pour pouvoir sauver
notre âme. Il a institué les sacrements pour nous communiquer sa
grâce. D'autre part la prière est le moyen assuré pour nous
sauver, car elle est appuyée sur les mérites infinis du Christ. A
la pentecôte, le Seigneur a baptisé son Église dans l'Esprit et le
feu. Ainsi grâce à la première venue du Christ, nous sommes
maintenant réellement sur le chemin du salut éternel.
Ensuite, il y a ce que nous attendons et qui est l'objet de notre
espérance pour l'au-delà de ce monde : une création nouvelle
dans laquelle notre bonheur sera parfait et où le mal n'existera
absolument plus. Pour le moment sur cette terre, les moments de
bonheur que nous pouvons connaître appartiennent vite au passé.
Notre bonheur est fragile et incertain, surtout lorsque le poids des
années se fait sentir. Notre condition actuelle connaît aussi des
moments de tristesse et de souffrance. Nous participons ainsi à la
passion du Christ. Notre vie sur terre est donc un mélange de
bonheur et de souffrance. Mais si nous croyons en Jésus, la joie
profonde existe déjà dans notre cœur. Connaître le Christ et ses
mystères nous donne une joie intérieure, au milieu des épreuves de
cette vie et en plus nous donne l'espérance et l'avant-goût du
bonheur parfait qui nous est réservé dans la vie éternelle, si
nous persévérons dans notre foi et notre charité.
Aussi en ce dimanche la liturgie nous invite à deux choses :
d'abord l'action de grâce pour tout ce que le Seigneur a déjà
réalisé pour nous par sa venue dans la chair ; ensuite
l'espérance joyeuse de ce qu'il fera pour nous lors de son retour
dans la gloire. C'est donc avec une conviction renouvelée que nous
chanterons encore lors de la venue invisible, mais réelle elle
aussi, parmi nous du Seigneur au moment de la consécration :
Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta
résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.
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