mardi 31 juillet 2018

Renaître d'en haut

C'est un livre fondamental qu'a écrit le Père Joël Guibert : Renaître d'en haut. Une vie renouvelée par l'Esprit Saint (Éditions de l'Emmanuel, 2008). Il s'agit ni plus ni moins de tout un traité de vie spirituelle, et qui reprend des enseignements traditionnels qui vont de saint Jean de la Croix à sainte Thérèse de Lisieux, en passant par sainte Thérèse d'Avila, saint Louis-Marie Grignon de Montfort, saint Maximilien Kolbe ou Marthe Robin, et j'en passe. Le thème fondamental est qu'une vie chrétienne authentique consiste en un basculement dans le Saint-Esprit. Il ne s'agit plus de faire des choses pour Dieu, mais de les faire en Dieu, à partir de Dieu. L'ouvrage se divise en deux parties. La première est une autobiographie, dans laquelle l'auteur raconte l'histoire de sa vocation, sa vie de prêtre et comment à partir de ses épreuves il en est arrivé à se donner totalement à l'Esprit, en particulier grâce à une de ses vieilles paroissiennes, Mercedes, une personne lumineuse, complètement habitée par l'Esprit. La deuxième partie consiste à décrire ce que signifie et comment se livrer à l'Esprit.


Voici quelques citations glanées dans ce livre pour en illustrer la richesse :

La supplication qui se focalise sur la souffrance agit comme une loupe sur celle-ci.
Il y a un plus grand décentrement de soi avec la louange qu'avec l'oraison silencieuse.
Dans les périodes de combat ou de nuit intérieure, l'oraison silencieuse a besoin de la béquille de la prière vocale.
Dieu utilise la malice, il ne la produit pas (saint Thomas d'Aquin).
La prière est un repos.
Il faut trouver Dieu en toutes choses.
Le jour où l'enfant se rend compte que tous les adultes ont des défauts, il devient adolescent. Le jour où il pardonne, il devient adulte. Le jour où il se pardonne à lui-même, il devient un sage (Alden Nowlan).
La sainteté c'est aimer doucement sa misère (sainte Thérèse de Lisieux).
Heureuse l'âme qui s'est plongée toute sa vie dans la source de la miséricorde, car la justice ne la rattrapera pas (sainte Faustine).
Il nous faut demander la grâce de nous confesser aussi joyeusement que nous allons communier.
Le seul voisinage de Jésus-Hostie produit des effets sensibles d'apaisement intérieur.
Ce que moi je vois blanc, croire que c'est noir si l’Église hiérarchique en décide ainsi (saint Ignace de Loyola).
Un prêtre doit absolument demander la grâce d'être libéré de l'obsession du succès et de l'efficacité.
Il ne faut pas insister quand on ne sent pas le désir de Dieu chez une personne.
Toute vie chrétienne est une Messe et tout âme en ce monde est une Hostie (Marthe Robin).
Le but de notre vie chrétienne est de vivre de la vie même de Dieu.
Plutôt que de nous contraindre à aimer, Dieu préfère affronter le risque d'un échec partiel se son projet d'amour et devoir en modifier l'ordonnance.
« Que devons-nous faire ? » La question est mal posée. Elle devrait être : « Comment se laisser faire ? »
Il s'agit de revisiter avec Jésus les émotions d'angoisse, d'abandon qui étaient jusqu'alors vécues sans Jésus.
On trouve le vrai bonheur quand on ne le cherche plus.
L'important dans l'expérience de Dieu, c'est ce que Dieu fait, indépendamment de ce que j'en ressens.
Il nous faut descendre au sous-sol obscur du cœur profond, au-delà du sentir et du penser.
Soyons toujours bien disposés à reconnaître dans tous les événements de la vie, l'ordre très sage de la divine Providence.
Les périodes où on ressent sa totale impuissance à faire face à telle ou telle situation sont « les occasions les plus favorables » qui obligent à basculer dans l'Esprit Saint.
Mon tout-petit, sois sans crainte, tu as trouvé grâce à mes yeux (Léandre Lachance).
Les plus petits événements de notre vie sont conduits par Dieu.
« Il me dit que mes fautes ne faisaient pas de peine au Bon Dieu, que tenant sa place, il me disait de sa part qu'il était très content de moi » (le confesseur de sainte Thérèse de Lisieux avant sa profession définitive).
Que vaut-il mieux faire, l'oraison ou la communion, je répondrais l'oraison (Marthe Robin).
Cesser de m'empresser de tout faire par moi-même pour me mettre à ton écoute.
L'Esprit Saint, le Tout Autre, est aussi le Tout Proche.
Une montée en Dieu indolore et sous anesthésie, quelle illusion !
Souffrir avec Jésus n'est déjà plus souffrir (Marthe Robin).
Le Christ n'est pas venu expliquer la souffrance mais l'habiter de sa présence (Claudel).
Les événements, c'est moi, dit Dieu (Péguy).
Le Seigneur aime tant l'humilité que parfois il permet qu'on commette des péchés graves. Pourquoi ? Mais parce que ceux qui les ont commis, s'ils se repentent, deviennent plus humbles (Jean-Paul Ier).
Cette foi en l'action de la Providence me maintient dans une paix inaltérable (Jean XXIII).
Il y a donc un moment dans notre vie selon l'Esprit où nous allons nous laisser paisiblement attirer par le côté obscur de la foi, au-delà du sentir.
Se mettre comme un instrument entre les mains de la très sainte Vierge.
Quand on a prié la Sainte Vierge et qu'elle ne nous exauce pas, c'est signe qu'elle ne le veut pas. Alors il faut la laisser faire à son idée et ne pas se tourmenter (Sainte Thérèse de Lisieux).
La patience est la moelle de l'amour (Sainte Catherine de Sienne).
Il faudra s'installer dans une « indifférence » quant à la manière de se donner à Dieu (cf les exercices de saint Ignace).

Ce petit florilège illustre bien à quel point ce livre touche à tous les aspects pratiques ou théoriques de la vie spirituelle. Écrit pour les gens d'aujourd'hui avec le langage actuel, il nous livre toute la tradition spirituelle catholique des derniers siècles. Ce livre peut transformer notre vie chrétienne.


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