dimanche 25 septembre 2016

La Prière première partie

Ce thème me tient particulièrement à cœur. La prière est nécessaire au salut. Si le monde va mal, si l'Eglise est en crise, c'est parce qu'on ne prie pas ou pas assez. Aussi je vous offre un florilège de textes des saints sur ce thème.

Saint Alphonse de Liguori, Du grand moyen de la prière

Tous les prédicateurs, tous les confesseurs et tous les livres ne devraient rien inculquer avec plus de chaleur et de force que l'obligation de prier. Il est vrai qu'ils recommandent aux âmes plusieurs moyens fort bons pour se conserver dans la grâce de Dieu, comme de fuir les occasions, fréquenter les sacrements, résister aux tentations, écouter la divine parole, méditer les vérités éternelles, etc., autant de pratiques très salutaires, tout le monde en convient; mais je le demande, à quoi servent les sermons, les méditations, et tous les autres moyens prescrits par les maîtres de la vie spirituelle, sans la prière? Le Seigneur n'a-t-il pas déclaré qu'il veut accorder ses grâces à ceux-là seuls qui prient! Demandez, a-t-il dit, et vous recevrez. Sans la prière, suivant la conduite ordinaire de la Providence, toutes nos méditations, toutes nos résolutions, toutes nos promesses, seront inutiles; si nous ne prions pas, nous serons toujours infidèles à toutes les lumières que nous recevons de Dieu et à tous les engagements que nous aurons pris. La raison en est que, pour faire actuellement le bien, pour vaincre les tentations, pour observer entièrement la loi divine, nos propres considérations, nos bons propos, ne suffisent point: il faut de plus le secours actuel de Dieu; or, ce secours actuel, le Seigneur ne l'accorde qu'à celui qui prie, et qui prie avec persévérance. Les traits de lumière, les considérations, les bons propos, font que, dans les tentations et les dangers de transgresser la loi de Dieu, nous recourions actuellement à la prière: par la prière, nous obtenons le secours divin qui nous préserve du péché; et si, dans ce cas, nous négligions de prier, nous succomberions.

Oh! qu'une personne où il n'y a que Dieu seul est redoutable, dit Boudon, quand bien même elle serait dans un désert sans s'employer à une fonction extérieure! Voilà le sujet de tous les combats de l'enfer contre les anciens solitaires, combats qui, à la vérité, ont été étranges et terribles et presque continuels. Voilà le sujet des oppositions qu'ils apportent aux âmes d'oraison, parce que c'est l'un des plus assurés et des plus efficaces de se remplir de Dieu seul.

Saint Thomas d'Aquin

Demander tombe sous le précepte de la religion, rappelé par Saint Matthieu: Demandez et vous recevrez.

Pour se sauver, on doit combattre et vaincre; sans le secours de Dieu, on ne peut résister aux tentations; or, ce secours ne s'accorde qu'à la prière: donc sans la prière, il n'y a point de salut. C'est seulement par ce moyen que Dieu veut nous accorder toutes les grâces qu'il a déterminées de nous accorder de toute éternité. Ce n'est point qu'il soit nécessaire de prier pour que Dieu connaisse nos besoins, mais il faut prier, afin de comprendre nous-mêmes la nécessité de recourir à Dieu pour recevoir les secours nécessaires au salut, et reconnaître que Dieu est l'unique auteur de tous nos biens. Ainsi, de même que le Seigneur veut que nous semions du grain et cultivions la vigne pour avoir du pain et du vin, de même aussi il veut que ce soit par le moyen de la prière que nous recevions les grâces nécessaires au salut.

Saint Jean Chrysostome, homélie 31 au peuple d'Antioche

La prière est une ancre de salut pour celui qui est exposé à faire naufrage, un trésor immense de richesse pour le pauvre, un remède très efficace pour l'infirme, un préservatif pour celui qui veut conserver la santé.

Louis de Grenade

La prière est la médecine des malades, la consolation des affligés, la force des faibles, le salut des pécheurs, la joie des justes, l'appui des vivants, le suffrage qui soulage les âmes des défunts, le remède aux maux de l'Eglise. Elle est la porte royale qui donne issue dans le cœur même de Dieu, l'avant-goût de la gloire future, la manne qui renferme toute douceur, l'échelle de Jacob qui unit la terre au ciel et par laquelle les anges, c'est-à-dire les hommes spirituels, montent et descendent, offrant à Dieu leurs supplications, et recevant en échange les secours divins.

La première condition est qu'on fasse la prière avec attention et recueillement. Notre-Seigneur nous l'enseigne lui-même: Quand tu veux prier, entre dans ta chambre, et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret. Ces paroles du divin maître nous font comprendre qu'à l'heure de la prière nous devons bannir soigneusement de notre cœur toutes les préoccupations terrestres et recueillir notre attention afin de nous occuper uniquement de Dieu, devant qui nous nous présentons pour traiter de la grande affaire de notre salut. Si nous avions à entretenir un roi de la terre d'intérêts tout humains, nous veillerions scrupuleusement sur nous-mêmes pour être tout à celui qui daignerait nous écouter; combien plus avons-nous à nous recueillir en présence du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs!
Les faveurs divines, nous dit saint Basile (cité par saint Thomas), ne doivent point être sollicitées avec négligence et d'un cœur distrait et dissipé. Les demander de cette façon, c'est, non seulement les éloigner, mais encore s'attirer la colère de Dieu.
Faisons remarquer, toutefois, que lorsque ces dissipations de l'esprit sont involontaires, elles ne sont point coupables; bien plus, elles n'empêchent pas le mérite de la prière. Celle-ci, en effet, renferme trois avantages: elle est une oeuvre méritoire, elle obtient des grâces, elle donne la dévotion. Le dernier de ces trois fruits de la prière exige l'attention actuelle, car la dévotion naît de la considération des choses divines; mais pour mériter et obtenir le secours de Dieu, la bonne volonté suffit. On accomplit donc une action méritoire et on attire sur soi la grâce d'en-haut, pourvu que, en se mettant en prière, on se recueille avec l'intention de bien prier, et que, si l'esprit s'égare, ce soit uniquement par le fait de son inconstance et de sa fragilité. Je fais cette réflexion importante pour certaines âmes humbles et timorées qui se troublent facilement.

Notre-Dame à Soeur Benigna Consolata Ferrero

Un Ave Maria dit sans ferveur sensible, mais avec un désir authentique dans un moment d’aridité, a beaucoup plus de valeur qu’un rosaire entier récité au milieu des consolations.

                                                                                                           à suivre






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