jeudi 16 avril 2020

Homélie pour le samedi de l'octave de Pâques

Avec l'évangile de ce samedi, nous sommes presque à la finale du récit de saint Marc. Cet évangéliste nous brosse un résumé succinct des apparitions du ressuscité le jour de Pâques. D'abord, l'apparition à Marie-Madeleine, qui nous est racontée admirablement et en détails en l'évangile de Jean. Puis celle aux disciples d'Emmaüs, que nous trouvons chez saint Luc. Enfin, il y a l'apparition aux Onze. Dans les deux premiers cas, Marc note que les compagnons de Jésus n'ajoutent foi ni au récit de Marie-Madeleine, ni à celui des disciples d'Emmaüs, si bien que lors de son apparition du soir Jésus leur reprochera de manquer de foi et d'être si peu ouverts.

Chez saint Luc, on lit quelque chose qui est en apparence contradictoire : quand les disciples d'Emmaüs retrouvent les apôtres, ces derniers leur dirent : « En vérité, le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon ». Et saint Matthieu, en donnant le récit de l'apparition sur la montagne en Galilée, précise : « En le voyant, ils se prosternèrent, mais certains gardèrent des doutes ».
Alors une question se pose : les apôtres crurent-ils ou doutèrent-ils ? En fait, ils eurent les deux réactions. Selon Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome, il est probable que le doute ne dura qu'un instant. Chaque fois que le ressuscité apparaissait, un premier mouvement d'hésitation saisissait les disciples. Mais en fin de compte la foi finissait par triompher. N'est-ce pas consolant et réconfortant pour nous d'apprendre cette hésitation spontanée, mais ensuite transcendée en un acte de foi ? Il nous arrive parfois aussi de douter, mais la prière nous aidera toujours à retrouver la foi et la confiance. Reconnaissons que si nous avons la foi, il nous arrive aussi par moment de passer par l'épreuve du doute, car nous sommes de fragiles créatures et en outre nous sommes pécheurs. Si nous voulons que notre foi grandisse et si nous désirons persévérer dans la foi jusqu'à la fin de notre vie et obtenir ainsi le salut éternel, le grand moyen est celui de la prière, comme l'a dit si bien saint Alphonse de Liguori : « Celui qui prie se sauve, celui qui ne prie pas se damne ». On pourrait aussi citer cette phrase du Padre Pio : « Celui qui prie beaucoup se sauve, celui qui prie peu est en danger, celui qui ne prie pas se perd ».
Dans la dernière partie de notre texte, Jésus envoie ses apôtres en mission. Il s'agit de porter la Bonne nouvelle à tous les hommes, dans le monde entier. Quelle est cette bonne nouvelle ? Le Christ est ressuscité, la mort est vaincue, la miséricorde a triomphé, le pardon et la vie éternelle nous sont acquis Dans l'évangile de Jean, on insiste sur le pouvoir que les apôtres vont avoir maintenant de pardonner et de remettre les péchés. C'est pourquoi, demain, premier dimanche après Pâques, nous aurons la grande fête de la Divine Miséricorde. En ce jour, nous serons face au Christ qui tiendra dans ses mains une feuille avec tous nos péchés écrits dessus, et le Seigneur d'un geste royal, devant nous, déchirera en mille morceaux cette feuille qui nous condamne et nous ouvrira les bras pour nous presser sur son cœur. Pâques c'est la grande absolution du Père accordée au monde entier. Portons donc cette Bonne Nouvelle à toute la création.

Père Simon Noël, Chevetogne

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