jeudi 3 novembre 2016

Œcuménisme catholique

Dans cet article, je voudrais vous présenter quelques principes fondamentaux de l’œcuménisme catholique. Le Christ a prié pour l'unité de tous ceux qui croiraient en lui en faisant dépendre d'une certaine manière la conversion du monde de cette unité:  Ce n'est pas seulement pour eux que je prie, mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole, pour que tous soient un. De même que toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé (Jn 17, 20-21).
La Sainte Trinité est le modèle et la source de l'unité de l'Eglise. Soloviev disait que tant que dure la division de l'Eglise, les âmes sont certes sauvées, car la grâce ne cesse d'agir. Mais le monde n'est pas sauvé, car la division des chrétiens est un scandale pour la foi et empêche la conversion du monde.
Jésus a fondé une seule et unique Eglise, l'unam, sanctam, catholicam et apostolicam  Ecclesiam, que nous chantons dans le credo. Cette unique Eglise, il l'a confiée à Pierre et à ses successeurs. Le pape est la pierre sur laquelle, le Christ a bâti son Eglise. Le siège de Pierre, que l'histoire a placé à Rome, est le centre vivant de l'unité catholique. L'Eglise du Christ subsiste donc en tous ceux qui sont en pleine communion avec le Siège de Rome, comme l'a enseigné le concile Vatican II. Car dans l'Eglise romaine se sont conservés tous les éléments de vérité et de sanctification que le Christ a voulus pour son Eglise.
Mais alors qu'en est-il des chrétiens, qui croient en Jésus-Christ et en la Sainte Trinité, mais qui sont séparés de l'unité romaine? Ils sont baptisés dans le Christ et ce baptême valide ne doit jamais être réitéré. Leur situation est double: ils ne sont pas membres de l'Eglise romaine, mais ils ne sont pas non plus en dehors de l'Eglise purement et simplement comme le sont les adeptes des autres religions. Ils sont en fait en communion imparfaite avec nous. Ce sont des frères séparés. Ils sont frères car ils sont au Christ, mais ils n'ont pas la plénitude comme ceux qui sont en communion parfaite avec le pape de Rome. Tout est donc affaire de nuance. Le saint pape jean-Paul II a osé dire qu'entre orthodoxes et catholiques, la communion est presque parfaite. Mais elle n'est pas totale, comme elle l'est par exemple dans le cas des catholiques orientaux.
Il y a, nous dit le concile, dans les Eglises et communautés séparées, de nombreux éléments de vérité et de sanctification, qui tendent à l'unité catholique. Beaucoup de choses du trésor de l'Eglise se trouvent donc aussi chez nos frères séparés.
En réalité, certains éléments de ce trésor, peuvent même avoir été mieux sauvegardés de fait dans ces Eglises séparées, même s'ils sont en droit toujours restés vivants dans l'Eglise catholique. Ainsi dans le dialogue œcuménique, nous pouvons apprendre quelque chose de nos frères séparés.
Prenons deux exemples.
Par leur liturgie, les orthodoxes ont gardé un sens du sacré, une spiritualité d'adoration de la Sainte Trinité ainsi qu'une foi vivante dans le mystère pascal, qui souvent nous manque. Nous pouvons apprendre d'eux à célébrer dans un véritable esprit liturgique. De même le culte des icônes, la recherche de la prière incessante par la prière de Jésus (correspondant au fond à notre chapelet latin), le respect extrême pour l'eucharistie (on s'y prépare par le jeûne et la confession), leur piété pour la Mère de Dieu sont des réalités au fond catholiques mais qu'ils ont mieux sauvegardées que nous.
Les protestants, du moins ceux qui ont encore la foi et qui ne sont pas contaminés par le libéralisme ou le socinianisme, nous donnent quant à eux l'exemple du contact personnel avec le Christ par la lecture de la Sainte Ecriture. Leur foi au Christ, seul sauveur, est souvent profonde et émouvante.
Le jour où retrouverons la pleine unité visible de l'Eglise, celle-ci, avec toute sa richesse et une plénitude accrue, pourra être dans le monde  la lumière qui brille dans les ténèbres et attirer à elle tous les hommes.

3 commentaires:

  1. Pierre René Mélon3 novembre 2016 à 16:14

    Je crois que c'est encore le cardinal Newman qui remarquait ceci (bien avant que le concile Vatican II ne le formalisât) : à la suite du Christ, chaque baptisé (et l'Eglise dans son corps) est à la fois prêtre, prophète et roi.
    Or, les césures dans le corps de l'Eglise semble s'être faites suivant ces trois qualités qui n'en devraient former qu'une seule : la prêtrise aux orthodoxes (liturgie), la prophétie aux protestants (la proclamation libre), la royauté aux catholiques (l'unité, l'organisation).
    Les comparaisons ont leur limite, mais il apparaît quelque chose de juste dans cette distinction.

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  2. Juste une info: si vous désirez lire ma lettre ouverte au pape François, il vous suffit d'aller sur mon blog: jpsnyers.blogspot.com Merci à vous, J-P S

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