mercredi 24 juillet 2024

La guérison de l'enfant épileptique


L'évangile de ce dixième dimanche après la pentecôte nous rapporte une fois de plus une guérison opérée par Notre Seigneur Jésus-Christ, celle d'un garçon épileptique. Pour parler des miracles de Jésus, les évangiles n'utilisent jamais le terme grec "Terata", qu'on pourrait traduire par prodige extraordinaire.  Jésus a refusé de tels prodiges. Car pour Lui, la foi doit rester un acte libre. Le miracle n'est donc pas une preuve absolue qui nous contraindrait à admettre la véracité du christianisme, à la manière d'une preuve mathématique ou scientifique. Pour parler des miracles les évangiles parlent d'actes de puissance ou de signes. Ces derniers provoquent l'étonnement et l'admiration et nous appellent à librement mettre notre confiance en Dieu et en son Christ.

Cette guérison, les disciples n'ont pu la produire. Il a fallu que Jésus intervienne personnellement. Ce fait nous indique que c'est toujours le Seigneur qui opère. Saint Pierre le rappellera, lors de la guérison d'un impotent, au début des Actes des Apôtres: Ce n'est pas notre piété personnelle qui a fait cela, mais la puissance du Nom de Jésus, ressuscité d'entre les morts. 

Cette guérison, Jésus l'accomplit instantanément par sa seule parole. Il était nécessaire au début de la prédication évangélique, que les signes donnés soient puissants, afin de faciliter une adhésion à la fois libre et raisonnable à la personne du Sauveur. Maintenant le Christ encore nous guérit, si nous le prions avec foi, mais la plupart du temps, il le fait petit à petit, afin que notre prière soit humble, confiante et persévérante. Il nous guéri parfois  de nos maladies corporelles, si cela est utile à notre salut, mais surtout il nous guérit toujours des maladies de l'âme, car nous devons d'abord rechercher le Royaume de Dieu et sa justice et le reste nous sera donné par surcroît. 

Dans la détresse, l'angoisse, la tentation, la souffrance, dans n'importe quelle situation où nous avons besoin de Dieu pour être sauvés, il faut crier vers le Seigneur. La solution se fera sans doute attendre mais elle finira par se produire. Dès le premier instant  où on crie vers Lui, le Seigneur commence à agir pour nous acheminer vers la solution la meilleure, et qui n'est pas nécessairement celle que nous souhaitons.

En chassant de l'enfant épileptique un démon, le Christ nous donne un signe de la venue du Royaume. Sa résurrection d'entre les morts sera en effet sa victoire sur toutes les forces du mal, dont la plénitude finale aura lieu lors de son retour dans la Gloire à la fin des temps.

Jésus après ce miracle annonce en effet sa future passion, sa mort et sa résurrection. Si le Seigneur a accompli des signes de la venue du Royaume durant son ministère: guérisons, expulsions de mauvais esprits, pardon des péchés, ces signes ne sont rien, en regard du Grand signe que sera le don total de sa vie par amour pour l'humanité, un sacrifice qui sera agréé et confirmé par sa glorieuse résurrection, qui répandra sur l'univers entier la miséricorde infinie de Dieu et la vie éternelle. C'est tout cela que chaque dimanche nous célébrons dans la Divine liturgie, c'est la divine victoire à laquelle nous allons prendre part par la sainte communion.

(Homélie pour le dixième dimanche après la pentecôte dans le rite byzantin)