dimanche 30 octobre 2016

Œcuménisme et Antéchrist

Vladimir Soloviev
Le grand penseur russe Soloviev, orthodoxe proche du catholicisme, a écrit un Court récit sur l'Antéchrist. 
Vous pouvez lire un résumé de cette oeuvre en cliquant ici: Court récit sur l'Antéchrist

Ce récit éclaire particulièrement la situation œcuménique actuelle, car il y a un vrai œcuménisme et il y a un faux œcuménisme. Le Seigneur Jésus a prié pour que tous ses disciples soient un. Le vrai œcuménisme est un effort pour arriver à une pleine unité visible dans la foi au Christ, seul Sauveur du monde, de tous ceux qui croient en lui. Il ne s'agit donc pas d'instaurer une nouvelle religion mais de revenir à la connaissance du Fils de Dieu.
Un pasteur, avec qui je parlais récemment, me disait son inquiétude de voir son Eglise envisager, par un vote "démocratique", de rendre facultatif le dogme de la Sainte Trinité. Sa même Eglise a récemment accepté le mariage homosexuel. 
Ainsi donc actuellement nous constatons un double mouvement: celui d'un rapprochement dans la foi entre les chrétiens divisés et celui d'une fuite en avant vers une nouvelle religion humaniste, mondialiste et vide de la foi chrétienne authentique. 

Est-ce que la venue de l'Antéchrist et de sa nouvelle religion ne pourrait pas favoriser le rassemblement de tous ceux qui croient encore que le Seul Sauveur est Jésus-Christ, Fils de Dieu, fait homme, mort sur la Croix pour nos péchés, ressuscité pour nous donner la vie éternelle et qui reviendra comme juge à la fin des temps? Dans le récit de Soloviev, ces croyants authentiques sont représentés par le pape Pierre, le pasteur protestant Paul et le moine orthodoxe Jean.
La frontière du schisme traverse maintenant toutes les Eglises à l'intérieur. Elle se cristallise entre autres sur les questions éthiques et anthropologiques. Il ne s'agit pas seulement de la foi au Christ mais aussi de l'acceptation des commandements de Dieu. La doctrine et la morale évangéliques sont au cœur du débat.
Il nous faut discerner les signes des temps pour être lucides sur les enjeux des débats actuels. Les choses bougent rapidement de plus en plus. Un catholique traditionnel, qui conserve la foi de son enfance, se retrouve plus proche d'un orthodoxe ou d'un protestant évangélique que d'un coreligionnaire adepte d'une nouvelle Eglise, qui renie toute sa Tradition multiséculaire. Il découvre en effet que la foi au Christ qu'on lui a prêchée et qu'il a reçue est fondamentalement la même chez son ami orthodoxe ou protestant évangélique, malgré les divisions historiques qui se sont produites au cours du temps. Tandis qu'il voit une apostasie se profiler par ailleurs, il sent le besoin de se rapprocher de tous ceux qui au fond aiment et servent le même Seigneur, en prenant sa parole au sérieux.
N'allons-nous pas assister au rassemblement des vrais croyants d'une part et au rassemblement des apostats d'autre part? Dans tout cela la question du nombre en fin de compte importe peu. Mais lorsque nous suivons l'actualité religieuse, le court récit sur l'Antéchrist de Soloviev peut nous donner des points de repères et des critères de discernement qui nous permettront de voir clair et de faire de notre côté les bons choix.

6 commentaires:

  1. Merci de rappeler opportunément l'existence de ce récit prophétique à l'heure où nombre de catholiques sont de plus en plus déboussolés...
    Il faut aussi rappeler que le cardinal JH Newman a produit plusieurs textes sur l'Antichrist dès 1835 ! Ceux-ci ont été publiés chez Ad Solem.
    Voici ce que Newman dit aux élèves d'un séminaire catholique, le 2 octobre 1873 (que dirait-il aujourd'hui?) :

    "Les épreuves à venir seront telles que même saint Athanase, saint Grégoire le Grand ou saint Grégoire VII seraient épouvantés, à en perdre pied. Aussi sombre que fût la perspective de leur temps, la nôtre est d'un noir de ténèbres, différente de tout ce qui l'a précédée. Mes frères, vous entrez dans un monde que les chrétiens n'ont encore jamais connu."

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  2. Père Simon,
    Je crois que vous me connaissez. Cela fait des années que je tiens des propos qui vont totalement dans le sens de ce que dit Mgr Sheen sur l'Antéchrist. Et mots que vous écrivez en citant Solovief, me renforcent encore dans le sens que le spectacle auquel nous assistons dans l'Eglise est joué par l'Antéchrist. Certes, comme on l'a dit, celui-ci est fourbe et sournois et la plupart des des fidèles n'y voit que du feu. J'ai essayé comme je le pouvais d'alerter mes semblables sur le drame qu'est l'implantation vicieuse de cette nouvelle religion, de cette contre-Eglise, qui ruine la foi authentique. Mais je constate, qu'hélas, beaucoup de ceux qui auraient pu ouvrir les yeux, préfèrent garder leur bandeau. Certains le fond par orgueil, parce qu'il leur est impossible d'admettre que quelqu'un qu'ils n'aiment pas (parce qu'il ne pense pas comme eux), puisse avoir raison. D'autres le fond par confort ou part peur de contrer les puissants. D'autres encore parce qu'ils considèrent qu'il est faux d'appliquer le visage de l'Antéchrist à l'Eglise actuelle. A ceux-là, je réponds: trouverez-vous que le pape, les évêques et les prêtres annoncent encore la Prédication apostolique? Les entendez-vous souvent parler du salut éternel, de ce monde à venir qui nous attend dans l'au-delà et de la conversion à Jésus-Christ nécessaire pour y arriver? Ne croyez-vous pas plutôt que le salut temporel des corps a remplacé le salut éternel des âmes? Par qui le pape régnant et ceux qui lui ressemblent sont-ils applaudis? Par les chrétiens et les citoyens ayant soif d'entrendre parler de l'essentiel (en particulier des 3 questions existentielles qui se posent à l'être humain? Par ceux qui voudraient assister à des célébrations liturgiques durant lesquelles on célèbre Dieu plutôt que l'homme? Par ceux qui trouvent que la foi catholique a besoin de vitamines et non pas d'une tisane à la camomille? Bien sûr que non! Ce sont les médias, le monde et les adeptes d'un dieu vague et consensuel qui applaudissent. Hélas, ils sont de loin les plus nombreux et ceux qui ne veulent pas faire partie de leurs idéologies, ils les montrent du doigt en ricanant ou les ignorent dans un silence qui révèle leur mépris. Oui, les temps ont changé et aujourd'hui de plus en plus, il importe que l'abîme entre le petit troupeau et la masse qui suit l'esprit de l'Antéchrist, apparaisse clairement. Jean-Pierre Snyers (jpsnyers.blogspot.com)

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    1. @Jean-Pierre Snyers: Nous nous sommes vus à Blindeffe il y a quelques années.Je cherche maintenant à lire les sermons de Newman sur l'antéchrist. Ils seraient eux aussi particulièrement éclairants. Ils ont été prêchés dans sa période protestante. Il est vrai que la Contre Eglise commence à s'organiser. Il est probable que des cardinaux et des évêques en font déjà partie. En ce qui concerne le pape je suis plus dubitatif et pour l'instant je suis dans l'expectative. Il faut mentionner tout ce qui chez lui va dans le sens de la foi traditionnelle: sa piété mariale, sa pratique de l'adoration eucharistique, sa fidélité au sacrement de pénitence. Je crains qu'une opposition au pape n'aggrave encore la crise actuelle et soit stérile. J'imaginerais mal que la Contre Eglise de l'antéchrist ait à sa tête le pape de Rome, car alors comment comprendre les promesses du Christ à Pierre?

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    2. Il faudra par exemple analyser tout ce que le pape va dire en Suède, en évitant de le citer hors contexte et comparer ses paroles avec celles qu'avaient dites Benoît XVI et Jean-Paul II

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  3. Merci, père Simon, pour votre réponse qui, entre autres me fait comprendre que vous ne me rejetez pas. Car, voyez-vous, j'ai le net sentiment d'être "celui dont l'Eglise ne veut pas". Certes, si j'étais syncrétiste, relativiste ou consensuel, elle m'accueillerait les bras ouverts, mais puisque je ne suis pas de ceux qui applaudissent François, non seulement, je la dérange et je l'irrite, mais je suis catalogué par elle de paria à qui est réservé une muselière. Alors oui, pour reprendre vos propos, le pape dit aussi de bonnes choses. Judas en avait sûrement dit aussi, mais c'est précisément le fait de mêler le meilleur et le pire, la vérité et l'erreur, qui est une tactique du diable. S'il veut rester crédible, cet ange déchu à intérêt à cacher les ténèbres sous un manteau de lumière, à ne pas par exemple, avec ses gros sabots, nier un dogme de face, mais à le vider de sa substance tout en conservant son enveloppe. Je le sais, père Simon,j'ai un esprit frondeur et ça ne plaît pas. Je lance des pierres à des soldats armés jusqu'au dents qui m'ignorent ou ricanent en me voyant. Je suis de ceux qui n'a pas droit à cette "miséricorde" dont les lèvres de ceux qui en parlent tant, finissent par déformer le visage. Comment voulez-vous que je ne me sente pas rejeté par des gens dont la charité s'arrête à ceux qui osent appeler un chat, un chat? En écrivant ces mots, une pensée me traverse: celle de pouvoir vous rencontrer un jour pour parler de tout cela et par là, égoïstement, pour alléger un peu le poids d'une solitude que je porte depuis si longtemps déjà. Jean-Pierre (jpsnyers.blogspot.com)

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  4. Pierre René Mélon2 novembre 2016 à 10:48

    Il na faut pas confondre antichrist et Antéchrist.
    Les antichrists sont légion depuis les débuts de la Révélation. Saint Jean en parle dans ses épîtres. L'esprit de discernement, un don important du Saint Esprit, permet de les reconnaître, de les dénoncer et/ou de les éviter.
    L'Antéchrist, lui, est celui qui viendra combattre les hommes juste avant (ante) le retour en gloire du Christ, sans doute lors du premier combat eschatologique (chap. 19). Son nom n'apparaît pas tel quel dans l'Apocalypse, mais plutôt Satan, la Bête, la Prostituée, le Dragon. Ce personnage viendra donc comme s'il était le Christ; il proposera quelque chose qui ressemblera au salut universel, à la paix, etc. Soyons vigilants et veillons.

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